Sherbrooke: les citoyens rencontrés en lien avec le centre de crise en santé mentale
Anick Berger | TVA Nouvelles
Une cinquantaine de résidents du quartier où sera ouvert le centre de crise en santé mentale l’Éclaircie à Sherbrooke ont pu participer à une rencontre d’information samedi et ont donc pu poser leurs questions, donner leurs opinions et écouter les explications des responsables du projet.
La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, a invité les citoyens à se familiariser avec la nouvelle ressource avant son ouverture au Centre culturel et communautaire Françoise-Dunn samedi après-midi. Le centre de crise, attendu depuis des années et qui devrait ouvrir ses portes à la fin de l’été ou à l’automne, apportait son lot de questions au voisinage.
Le 7 avril dernier, on apprenait que l’organisme mandataire du projet le Partage St-François avait fait l'acquisition d’un bâtiment situé dans le nord de Sherbrooke. Depuis, des citoyens du secteur avaient signifié leur mécontentement.
Certains citoyens inquiets
Lors de la rencontre, ils ont pu faire part de leurs questionnements et de leurs inquiétudes. Des citoyens se sont prononcés quant à leurs inquiétudes face à la clientèle que ce genre de ressource amènera dans leur quartier.
Alors que d’autres citoyens ont pris la parole pour déconstruire les stéréotypes liés aux problèmes de santé mentale, les responsables du projet ont tenu à rassurer la population. «On est certains que l’endroit correspond à nos besoins et qu’on ne causera pas de problème», a mentionné le directeur général du Partage St-François Sébastien Laberge.
L’intervenante responsable du futur centre de crise l’Éclaircie, Fanny Croteau, a aussi mentionné que les gens qui utiliseront les services du centre d’hébergement seront des personnes comme tout le monde.
«Ce ne sont pas des gens qui sont violents, intoxiqués ou un danger pour autrui», a-t-elle expliqué, avant d’ajouter que la majorité des personnes qui bénéficieront du service seront des personnes dans des épisodes suicidaires et qui auraient besoin d’être entourées parce que leur réseau est déficient ou parce qu’ils ont honte de demander de l’aide.
Quelques résidents du secteur étaient tout de même insatisfaits de ne pas avoir été consultés avant que l’immeuble soit acquis par le Partage St-François à cette fin.
«La condition principale est que ça prend l’acceptabilité sociale du milieu, mais on n’a pas été consultés là-dedans. On se sent lancés devant l’autobus», a expliqué un voisin de l’immeuble, Louis Côté.
Sébastien Laberge a toutefois rappelé qu’il aurait été impossible dans le marché immobilier actuel de mettre une offre d’achat sur pause pour consulter la population du secteur. De plus, il faut que le projet se réalise le plus rapidement possible afin de ne pas perdre les fonds gouvernementaux qui y sont octroyés.
Combattre les stéréotypes
Plusieurs citoyens de Sherbrooke ont tenu à prendre la parole pour signifier l’importance d’une telle ressource et remercier le comité de mise en place. Certains ont même désiré partager des expériences personnelles afin de conscientiser leurs voisins.
«J’ai moi-même eu recours au centre de crise de la Rive-Sud de Montréal lorsque j’y habitais parce que je n’allais pas bien et j’avais honte de demander de l’aide, même si j’avais un réseau autour de moi. Ça peut être n’importe qui, ça peut être votre voisin par exemple. Ce ne sont pas des gens dangereux, ils ont seulement besoin de soutien», a mentionné une citoyenne.
Ouverture du dialogue
La rencontre aura finalement permis de rassurer plusieurs voisins du futur centre de crise. «On espère en avoir rassuré beaucoup et on a pris rendez-vous aussi avec d’autres citoyens. J’ai réussi à rencontrer quelques personnes qui vont avoir besoin qu’on discute, entre autres les voisins immédiats, mais les messages que j’ai reçus à la fin de la réunion sont positifs», a souligné Sébastien Laberge à la suite de celle-ci.
«Je pense qu’on avait les personnes pour répondre aux questions des citoyens. Expliquer notamment ce qu’est un centre de crise et quelles personnes y sont hébergées. Alors je pense que plusieurs personnes sont parties rassurées et ceux qui ont encore des questions ont pris contact avec le mandataire du projet», a ajouté Christine Labrie.
D’ailleurs, les citoyens considèrent que le dialogue est maintenant ouvert. «Quand arrive un événement comme ça dans un quartier, on est en droit de se questionner, on est en droit d’exiger des réponses à nos questions et de participer au projet. Le mot crise ça fait peur, alors on va laisser la poussière retomber et on va établir un dialogue franc et honnête. À partir du moment où il y a un dialogue, tout est possible», a mentionné le citoyen Louis Côté en quittant.