Il diffuse ses ébats sexuels avec une mineure sur Pornhub: une peine de prison pour ce jeune rappeur
Un jeune rappeur sans antécédent judiciaire a écopé de 90 jours de prison à purger de manière discontinue


Jonathan Tremblay
SOREL-TRACY | Un jeune rappeur qui a diffusé sur la plateforme de pornographie Pornhub une vidéo de ses ébats sexuels avec sa copine mineure ira en prison.
«L’important, c’est que cette sentence apporte de la quiétude à la victime», a laissé tomber en matinée la procureure de la Couronne, Me Geneviève Beaudin, à sa sortie de l’audience, au palais de justice de Sorel-Tracy.
Luc-David Nelis, un rappeur de Sorel-Tracy, vient d’écoper de 90 jours de prison, à purger de façon discontinue les mardis et les samedis.

L’accusé de 24 ans, qui a plaidé coupable à des accusations de harcèlement, de possession et de distribution de pornographie juvénile, évite donc de passer une seule nuit en prison.
Deux mois
Les faits reprochés ont eu lieu en 2018, quand une adolescente – dont l’identité est protégée par un ordre de la cour – et lui ont entretenu une relation amoureuse.
Nelis avait alors 19 ans, et elle, seulement 15 ans. À l’époque, ils avaient enregistré leurs ébats sexuels d’un «commun accord», selon la preuve.
En 2021, lors d’une rupture, celui qui cumule quelques milliers d’écoutes musicales en ligne avait alors avoué sa diffusion d’une vidéo d’eux sur le populaire site pornographique Pornhub.
Retirée deux mois plus tard, la séquence, dans laquelle on ne voyait pas le visage de la victime, a tout de même été visionnée par une vingtaine d’internautes.
Dans son cell
Après cette choquante nouvelle, la victime a voulu couper les ponts avec son ex.
Ce dernier a tout de même essayé de la contacter à maintes reprises, notamment par le biais de proches et des réseaux sociaux.
Nelis a à nouveau tenté de la joindre en octobre 2021, avant d’être arrêté le mois suivant. Dans son téléphone, il détenait toujours des photos et vidéos à caractère sexuel de la victime. Il lui avait pourtant juré avoir tout effacé.
Dans sa décision, le juge Denys Noël a convenu qu’il considérait «quand même» que la dénonciation et la dissuasion devaient primer, «surtout en matière de publication d’images intimes reliées à une personne d’âge mineure».
De son côté, la poursuite s’est dite satisfaite que le tribunal ait penché pour de l’emprisonnement. Mais la peine rendue est très loin de la sentence de 18 mois d’incarcération suggérée par celle-ci.
«Il faut envoyer un message clair à la société. Des actes comme ça, ça ne sera pas toléré», a réagi Me Beaudin.
Difficile à contrôler
Durant ses observations, la procureure avait soutenu qu’une fois en ligne, il était impossible de garder le contrôle sur une vidéo, qui peut être téléchargée par n’importe qui.
«Dans le district de Sherbrooke, il y a une victime qui s’est suicidée, à la suite d’une diffusion», a rappelé avec tristesse la procureure.
Quant à elle, la défense avait plutôt suggéré une peine suspendue accompagnée de 240 h de travaux communautaires, ou une sentence dans la collectivité.
«Dans ce cas-ci, les facteurs atténuants prévalaient. Je pense que la sentence reflète ça», a brièvement commenté Me Laurence Legault-Denis.
Selon le rapport présentenciel, Nelis, qui s’adonne toujours à sa passion du rap, présente un risque de récidive. Il n’avait aucun antécédent judiciaire.
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