Les députés fédéraux maintiennent le serment obligatoire au roi du Royaume-Uni

Raphaël Pirro
Les députés fédéraux ont voté avec une importante majorité pour le maintien du serment obligatoire au roi du Royaume-Uni, un résultat accueilli au chant de «God save the king» entonné par une poignée d’élus conservateurs.
Le projet de loi de René Arseneault, un Acadien d’allégeance libérale, cherchait à rendre optionnel le serment au roi pour offrir aux députés qui le souhaitaient une deuxième option : prêter serment à «l’intérêt supérieur du Canada et dans le respect de sa Constitution».
Au final, 113 députés – incluant tous les bloquistes et les néodémocrates – ont appuyé le projet de loi, mais 197 l’ont rejeté.
Le résultat du vote, annoncé vers 16h30, a été célébré par une poignée de députés conservateurs qui ont entonné une portion de l’hymne national britannique, «God Save The King».
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Malgré une stricte fin de non-recevoir des membres du cabinet Trudeau – et même des ministres québécois – plusieurs libéraux, d’un bout à l’autre du pays, ont plutôt voté pour l’initiative de leur collègue du Nouveau-Brunswick.

Bien que Pierre Poilievre a voté pour le maintien du serment au roi, comme la plupart des membres de son caucus, les conservateurs québécois ont appuyé la proposition de René Arseneault, incluant le lieutenant politique pour le Québec, Pierre Paul-Hus.
Un «non» percutant des ministres libéraux
Bien qu’aucun ministre n’a chanté les éloges de la monarchie britannique, tous ont voté contre la proposition de leur collègue acadien, pour qui l’enjeu est personnel, lui qui a refusé de prêter serment à la reine lors de son accession au barreau du Nouveau-Brunswick.
Interrogé pour déterminer s’il avait un malaise avec la position du gouvernement, le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a clairement indiqué que «non».
«On fait partie d’une institution qui fait partie de la monarchie britannique. Ça fait partie de nos traditions. Je n’ai aucun enjeu [sic] avec ça», a-t-il dit, ajoutant que personne dans sa circonscription ne lui a parlé de ce sujet en quatre ans.
La crainte, disait-on en coulisses, est que la proposition de M. Arseneault mène à une modification constitutionnelle – une perspective qui glace le sang dans les rangs du gouvernement.
«Les gens, faut qu’ils mangent, il faut qu’ils se logent», a déclaré la ministre du Tourisme, Soraya Martinez Ferrada. «Indépendamment de ce qu’on pense personnellement, c’est ça qu’on a choisi comme priorité, l’énergie à mettre, ce qu’on a à faire comme gouvernement.»
La chanson était tout autre chez de nombreux libéraux en hors du cabinet.
Le député de Québec, Joël Lightbound, jugeait que l’initiative était une manière «assez simple et élégante de venir faire une petite modification qui permet à tous les députés de prêter serment sans prêter serment à un monarque étranger».
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