Séries LNH: voici pourquoi le CH et les quatre autres clubs canadiens en séries ont tous une chance de gagner la coupe Stanley


Kevin Dubé
Si ce n’est pas encore cette année, ça fera 32 ans que la coupe Stanley n’est pas demeurée au nord de la frontière canado-américaine. Les Oilers d’Edmonton sont passés bien près de mettre un terme à cette disette, l’an dernier, mais en vain. Et si c’était finalement en 2025 qu’une équipe canadienne mettait la main sur le fameux trophée?
Malédiction de Casseau, du saint Patrick ou du Roy: appelez-là comme vous le voulez, les équipes canadiennes n’ont pas gagné la coupe Stanley depuis la conquête du Canadien et de Patrick Roy, en 1993, un an avant qu’il ne soit échangé au Colorado.
Depuis, c’est la grande sécheresse au pays de la Feuille d’érable. En 31 ans, sept fois une équipe canadienne a atteint la finale de la coupe Stanley, sans jamais l’emporter.
Cette année, des 16 équipes qualifiées, cinq sont canadiennes, dont la championne du trophée des Présidents, remis à l’équipe qui termine au premier rang du classement général en saison régulière, les Jets de Winnipeg.
Depuis la dernière conquête de 1993, c’est la quatrième fois que cinq équipes du Canada parviennent à se qualifier pour les séries, après 1996, 2015 et 2017.
Question d’être un peu optimiste, on a dressé une liste des raisons pour lesquelles chacune des équipes canadiennes en séries a une chance de gagner cette année.
Jets de Winnipeg

À tout seigneur, tout honneur. Les Jets ont été la meilleure équipe en saison régulière. Toutefois, malgré de bonnes saisons dans le passé, les Jets semblent incapables de transposer ces succès en séries. Depuis leur retour en 2011, ils ont fait les éliminatoires à sept reprises, mais ont gagné seulement trois séries, dont deux en 2018.
Pourquoi peuvent-ils gagner?
Ils comptent sur le meilleur gardien de but au monde en ce moment, en Connor Hellebuyck. Les Jets auront besoin de lui s’ils espèrent finalement prouver qu’ils sont plus qu’une bonne équipe de saison régulière.
S’ils gagnent, le Conn-Smythe ira à...
Connor Hellebuyck parce que... parce qu’on l’a bien expliqué plus haut!
Et, s’ils ne gagnent pas, ce sera à cause...
De l’Avalanche ou des Stars! Malheureusement, les Jets devront se frotter à l’une des deux équipes en deuxième ronde.
Oilers d’Edmonton

Les Oilers n’étaient qu’à une victoire de mettre fin à la disette canadienne l’an dernier, mais leur remontée spectaculaire en grande finale se retrouvera bientôt dans la colonne des beaux moments qu’on a oubliés. La bande de Connor McDavid et Leon Draisaitl a ce qu’il faut, sur papier, pour y retourner et terminer le travail.
Pourquoi peuvent-ils gagner?
Parce qu’ils ont perdu. Regardez l’équipe qui les a battus en finale, l’an dernier. Les Panthers de la Floride s’étaient inclinés en finale, l’année d’avant, avant d’utiliser ce revers comme motivation et de soulever le gros trophée un an plus tard.
S’ils gagnent, le Conn-Smythe ira à...
Connor McDavid. Il l’a gagné dans une cause perdante, l’an dernier. Imaginez s’ils gagnent.
Et, s’ils ne gagnent pas, ce sera à cause...
De Stuart Skinner. L’an dernier, ce fut ardu. Difficile de gagner la coupe avec un gardien incapable de maintenir un pourcentage d’arrêts au-dessus de 0,900.
Canadien de Montréal

L’engouement est palpable aux quatre coins du Québec depuis que le Canadien a confirmé sa place en séries éliminatoires. Ajoutez à ça l’arrivée surprise de l’enfant prodige, Ivan Demidov, et vous obtenez une fièvre des séries qu’on n’a pas ressentie à Montréal depuis belle lurette.
Pourquoi peuvent-ils gagner?
Parce que, contrairement aux Maple Leafs de Toronto ou aux Jets de Winnipeg, ils n’ont rien à perdre. Ce statut de négligé pourrait aider le Tricolore à jouer avec beaucoup moins de poids sur les épaules que d’autres équipes de qui on n’attend rien d’autre que la victoire.
S’ils gagnent, le Conn-Smythe ira à...
Nick Suzuki. Le capitaine du CH a été le leader incontesté de l’équipe en seconde moitié de saison et il le sera encore en éliminatoires.
Et, s’ils ne gagnent pas, ce sera à cause...
De l’inexpérience. C’est une réponse facile, mais c’est la vérité. Le CH ne serait pas la première jeune équipe à perdre rapidement dans ce qui se voudra une première expérience pour plusieurs jeunes de l’équipe.
Sénateurs d’Ottawa

Ç’a été long, mais les Sénateurs ont finalement atteint le prochain niveau. La bande de Brady Tkachuk s’est qualifiée pour les séries éliminatoires pour la première fois depuis 2017... alors que Tkachuk n’était pas encore avec l’équipe! Disons qu’avoir un vrai gardien no 1 devant le filet, en Linus Ullmark, n’a pas nui.
Pourquoi peuvent-ils gagner?
Parce qu’ils ont Brady Tkachuk! Après tout, vous aussi, vous avez vu l’impact qu’il a eu lors de la Confrontation des 4 nations! Et on ne parle pas seulement du combat contre le Canada, mais de sa façon de contrôler un match par son implication physique et sa prestance sur la patinoire. Il faudra toutefois espérer qu’il sera à 100%.
S’ils gagnent, le Conn-Smythe ira à...
On a vanté Tkachuk un peu plus haut, mais Linus Ullmark devra être époustouflant si les Sens veulent l’emporter. Ça se jouera entre les deux. Pour les fins de l’exercice, on va prédire Tkachuk quand même.
Et, s’ils ne gagnent pas, ce sera à cause...
Du réveil des Maple Leafs de Toronto, leurs adversaires en première ronde!
Maple Leafs de Toronto

Aucune autre équipe canadienne (et même américaine) n’a autant de pression que les Maple Leafs cette année. Depuis 2017, le noyau de l’équipe formé d’Auston Matthews, William Nylander et Mitch Marner n’a mené les leurs qu’à une seule ronde gagnée en séries. Ce pourrait bien être leur dernière chance.
Pourquoi peuvent-ils gagner?
Parce qu’on espère qu’ils sont fiers et qu’ils ont du caractère! L’an dernier, il faut le reconnaître, ils auraient mérité de battre les Bruins de Boston au premier tour. Après autant d’échecs, il faudra enfin voir le noyau se lever, comme Marner l’a fait en finale des 4 nations.
S’ils gagnent, le Conn-Smythe ira à...
William Nylander. L’attaquant suédois a été leur plus redoutable en séries dans les dernières années malgré la séquence difficile des Leafs. Il le sera encore.
Et, s’ils ne gagnent pas, ce sera à cause...
À cause de quoi cette fois? Les Leafs sont à court d’excuses. Nous aussi.