Serge Fiori, à hauteur d’amitiés fidèles

Pour Serge Fiori, il ne fallait que le meilleur. Que le plus beau. Que le plus bouleversant. À son image, quoi. L’inoubliable cérémonie d’hommage présentée à la Place des Arts n’aura pas déçu.

Depuis, tout ou presque a été dit. Sur le retour béni sur scène de la plupart des membres d’Harmonium.

Sur les multiples déclarations politiques ressuscitant en chœur le grand rêve partagé par Serge Fiori de voir naître un jour ce pays nommé Québec. Un pays bien réel, qu’il rêvait dans l’ouverture la plus absolue au monde.

Ce qu’il reste à en dire touche néanmoins à l’essentiel. Soit à l’amour et à l’amitié. Sur cette scène habitée de bord en bord par l’esprit et la voix céleste de Serge Fiori, des amis fidèles ont défilé.

Des amitiés profondes, forgées au fil de décennies et de créations partagées. D’autres encore, nées plus tardivement dans sa trop courte vie.

Perdre un ami

Ces hommes et ces femmes, Serge Fiori les aura puisés de tous les horizons possibles. Tous sont venus témoigner de leur immense peine, doublée de souvenirs précieux qu’ils porteront à jamais en eux.

Car perdre un ami à la mort – un vrai, un inconditionnel –, qu’il ait été présent souvent ou non, est une douleur plus indicible que bien d’autres.

Dans nos sociétés pressées et ses brochettes trompeuses de pseudo-amitiés virtuelles, cette vérité, on l’oublie malheureusement de plus en plus.

Voir des amis pleurer...

Voir partir trop tôt un ami véritable arrache le cœur. Littéralement. C’est l’inévitable début d’un très long deuil.

Le miracle est que le vide béant qu’il creuse, cette absence prenante, ne fait pas oublier pour autant tout ce qu’on a partagé de magique au fil des ans.

D’où tous ces amis sincères de Serge Fiori venus le pleurer, seuls ensemble, tout en le célébrant.

Le grand Jacques Brel chantait: «Bien sûr, on marche sur les fleurs / Mais, mais voir un ami pleurer». Comment ne pas ajouter que, bien sûr, on apporte des fleurs. Mais, voir des amis pleurer le leur...