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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Séquelles irréversibles: une éducatrice poursuivie pour 9,3 M$ après avoir secoué une enfant

L'éducatrice d'Amos, en Abitibi, avait aussi été condamnée à 40 mois de pénitencier

Aurélie Bérubé, 37 ans, a été condamnée à 40 mois de pénitencier pour avoir violemment secoué un bébé.
Aurélie Bérubé, 37 ans, a été condamnée à 40 mois de pénitencier pour avoir violemment secoué un bébé. Photo Facebook
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2025-10-29T19:30:00Z
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En plus de s’être retrouvée au pénitencier, une éducatrice de l’Abitibi fait désormais face à une poursuite de plus de 9,3 millions de dollars intentée par la famille d’une enfant qu’elle a secouée, la laissant handicapée à vie.

Aurélie Bérubé exploitait une garderie en milieu familial dans son logement d’Amos depuis 2016, prenant soin de cinq à six enfants.

Elle a d’abord avoué avoir «vu noir» en secouant le banc d’un poupon de 5 mois en janvier 2019. Cet épisode s’était avéré sans conséquences. L’éducatrice avait cessé radicalement sa prise d’amphétamines, sans aide, quelques jours plus tôt.

Bérubé «ne réalisait pas, à ce moment, la gravité du geste qu’elle venait de poser», a-t-elle affirmé à la cour.

Mais quelques semaines plus tard, elle avait encore secoué l’enfant, cette fois par la poitrine. Tellement que la petite a dû être transportée par avion à l’hôpital Sainte-Justine, à Montréal. Elle a subi une chirurgie au cerveau et a dû demeurer au centre hospitalier pendant près de six mois.

Malgré les soins prodigués, la jeune victime, aujourd’hui âgée de 7 ans, a des «séquelles importantes», dont «des atteintes neurologiques irréversibles», selon la poursuite déposée contre l’éducatrice et son assureur, Desjardins.

L’enfant «n’est pas en état de se déplacer, de parler, et elle doit être nourrie par gavage», y précise-t-on.

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Aurélie Bérubé avait fermé sa garderie quelques jours après le drame et s’était lancée dans la pornographie amateur sur internet. Elle faisait notamment la promotion de sa page OnlyFans, maintenant désactivée, sur ses différentes plateformes.

La femme de 37 ans a été condamnée l’hiver dernier à 40 mois de prison, après avoir plaidé coupable à des accusations de voies de fait graves et de voies de fait.

«Elle a causé à cet enfant et à cette famille des torts qu’aucune peine ne pourra compenser ni apaiser», avait alors affirmé la juge Marie-Claude Bélanger.

Les parents de l’enfant se sont tout de même tournés vers les tribunaux civils pour réclamer 9 M$ en son nom. Ils souhaitent également obtenir 145 000$ chacun «pour les soins quotidiens qu’ils doivent fournir à leur enfant» et les «troubles, stress et inconvénients».

La fillette est «enjouée et souriante», selon la juge Bélanger. Mais son côté gauche est paralysé presque complètement et elle a un important déficit intellectuel.

La semaine dernière, la Cour supérieure a refusé que Desjardins Assurances générales se soustraie de cette poursuite. Les procédures se poursuivront dans les prochains mois au palais de justice d’Amos.

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