Course à la chefferie du Parti libéral: voici 7 successeurs potentiels de Justin Trudeau
Voici les noms qui circulent pour prendre la tête de la formation politique

Hugo Duchaine
La course au successeur de Justin Trudeau est lancée et déjà, plusieurs noms circulent. Le premier ministre a mis fin au suspense entourant son avenir politique en renonçant à se présenter aux prochaines élections. Mais le directeur de l’Institut d’études canadiennes de McGill, Daniel Béland, prévient que la tâche sera ingrate et très difficile, puisque l’élu aura peu de temps pour changer l’image du Parti libéral.
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Voici sept prétendants pour succéder à Justin Trudeau.
Mark Carney
- 59 ans
- Ex-gouverneur de la Banque du Canada

Mark Carney a été gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013. Son travail y avait été salué, permettant au pays d’éviter le pire de la crise financière de l’époque.
Ensuite, il a occupé le poste de gouverneur de la Banque d’Angleterre.
Carney est courtisé par Justin Trudeau depuis plusieurs années, et en 2024, il a été nommé comme conseiller spécial du Parti libéral pour le développement économique.
Selon M. Béland, Mark Carney aurait commencé à tâter le terrain au cours des dernières semaines. Si son statut d’outsider risque de lui être utile, son manque d’expérience en politique pourrait autant lui nuire.
Chrystia Freeland
- 56 ans
- Ex-vice-première ministre du Canada

L’Albertaine était vice-première ministre et l’une des députées les plus proches de Justin Trudeau depuis une décennie jusqu’à sa démission fracassante avant Noël.
Avant la politique, elle a fait carrière comme journaliste, notamment comme correspondante en Russie et Europe de l’Est.
Elle s’est d’abord démarquée comme ministre du Commerce international, concluant un important accord commercial avec l’Europe. Comme ministre des Finances pendant quatre ans, elle a continué de creuser le déficit du pays.
Malgré sa sortie dramatique du caucus libéral le mois dernier, celle qui a longtemps été la no 2 du gouvernement pourrait difficilement «incarner la nouveauté et un changement de cap», croit M. Béland.
Christy Clark
- 59 ans
- Ex-première ministre de la Colombie-Britannique

Ancienne première ministre libérale de la Colombie-Britannique de 2011 à 2017, Christy Clark est l’une des rares à évoquer publiquement son intérêt pour la chefferie du Parti libéral du Canada.
Au mois d’octobre, Radio-Canada rapportait qu’elle suivait des cours de français au Québec.
À la tête de la Colombie-Britannique, elle s’est bâti la réputation d’avoir su jongler entre les enjeux environnementaux, avec la toute première taxe sur le carbone, et le développement du gaz naturel.
Daniel Béland souligne que le Parti libéral qu’elle dirigeait était beaucoup plus à droite que celui de Justin Trudeau. «Si elle se lance, ce sera pour ramener les libéraux au centre», dit-il.
Mélanie Joly
- 45 ans
- Ministre des Affaires étrangères

Élue depuis 10 ans comme députée à Ottawa, Mélanie Joly s’était d’abord fait connaître en briguant la mairie de Montréal en 2013.
Elle a été ministre du Patrimoine, des Langues officielles et des Affaires étrangères durant le règne libéral.
Sa façon de s’exprimer, répétant «une cassette», notamment lorsqu’elle devait défendre l’entente de son gouvernement avec Netflix, lui a été lourdement reprochée.
François-Philippe Champagne
- 54 ans
- Ministre l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie

Député libéral depuis 10 ans, comme Mélanie Joly, François-Philippe Champagne a détenu plusieurs portefeuilles de ministre sous le gouvernement Trudeau.
Il a été surnommé le «lapin Energizer», de la marque de batteries du même nom, pour son enthousiasme lors de ses apparitions politiques ici et à l’étranger.
Avocat, il a fait carrière à l’international en développement des affaires.
Autant à Mélanie Joly qu’à François-Philippe Champagne, deux ministres québécois pressentis pour la chefferie du parti, tenter de sauver les meubles du «bateau libéral en train de couler» pourrait nuire, selon Daniel Béland. Il relate qu’il est difficile de se replacer après une défaite potentiellement cuisante, évoquant les exemples passés de John Turner et Kim Campbell.
Anita Anand
- 58 ans
- Ministre des Transports

Élue seulement depuis 2019, Anita Anand est souvent considérée comme la recrue libérale la plus ambitieuse.
Lors de la pandémie, elle a réussi à obtenir rapidement pour le Canada des équipements de protection et des doses de vaccin.
Elle est la première femme d’origine hindoue à être élue au Parlement.
«Elle a été une ministre très compétente [...] mais si elle est vraiment ambitieuse, c’est peut-être mieux d’attendre», croit M. Béland.
Dominic LeBlanc
- 57 ans
- Ministre des Finances et des Affaires intergouvernementales

Non seulement Dominic LeBlanc est-il député libéral depuis 25 ans au Nouveau-Brunswick, c’est un ami de longue date de Justin Trudeau.
Enfant, il a même été le gardien d’un jeune Justin Trudeau, quand le père de ce dernier était premier ministre.
Il avait tenté de briguer la tête du parti en 2008 avant de se ranger derrière Michael Ignatieff. En 2012, il a endossé Justin Trudeau pour le poste. Il est en rémission d’un cancer depuis 2019.
LeBlanc souffre du même problème que les autres ministres libéraux, selon M. Béland, soit la difficulté de se démarquer des politiques de Justin Trudeau et de mener une course sans avoir à démissionner.
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