Sept pharmacies avant de trouver un médicament contre la fièvre pour enfants
Des remèdes courants pour enfants manquent dans plusieurs commerces


Erika Aubin
Des parents s’inquiètent de voir les tablettes de leur pharmacie vidées de certains médicaments courants pour enfants à l’approche de la saison des rhumes.
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«L’école ou la garderie viennent de recommencer pour mes enfants, tous des endroits où les microbes circulent. La maman en moi est inquiète. C’est à se demander si on va sortir cet hiver», lance Stéfany Boudreau.
Ce week-end, elle s’est rendue dans au moins sept pharmacies à Terrebonne, Mascouche, Sainte-Anne-des-Plaines et Boisbriand afin de mettre la main sur un remède pour abaisser la fièvre de 39 °C de son garçon de trois ans, mais en vain.
Son pharmacien Stéphane Boily confirme que ses tablettes de médicaments pour enfants, notamment ceux pour soulager la fièvre et des symptômes de rhume, étaient complètement vides lundi dans sa bannière Jean Coutu, à Sainte-Anne-des-Plaines.
«Tempra, Advil, Tylenol, Motrin, c’est tout vide. En ce moment, il me reste deux ou trois boîtes de comprimés à croquer et c’est tout. Depuis des semaines, quand une [marque] n’était plus disponible, on se rabattait sur une autre, explique le pharmacien-propriétaire. Mais là [...] on est à la veille d’être vraiment à sec.»

Un mix fait maison
Le médicament habituel d’une fillette de cinq ans qui fait des otites à répétitions n’était plus disponible la semaine dernière à sa pharmacie de Sainte-Julienne.
«On nous a dépannés avec un autre, mais celui-là a vraiment plus d’effets secondaires. Il est très irritant pour l’estomac», se désole sa mère, Virginie Le Bouthillier.
Et après avoir cherché dans trois pharmacies du Tylenol pour la fièvre de sa fille, la maman a également dû se rabattre sur «un mix maison» qu’on lui a préparé au comptoir.
Yann Gosselin-Gaudreault, pharmacien-propriétaire au Familiprix à Alma, se montre tout de même rassurant.

«La demande cet été à cause d’un boom COVID et de rhumes en a surpris plusieurs, ce qui a créé un petit déséquilibre, dit-il pour expliquer les difficultés en approvisionnement. Mais on ne parle pas d’une pénurie, par exemple avec la matière première.»
Face à un présentoir vide, il conseille aux parents d’aller voir son pharmacien. Il y a souvent des solutions alternatives derrière le comptoir.
C’est pourtant ce qu’a fait Eléonore Boutin lundi, dans un Proxim, après avoir cherché dans trois autres pharmacies à Drummondville de l’ibuprofène pour soulager les douleurs de son petit garçon de 17 mois, qui fait ses premières dents en plus d’avoir une otite.
«On m’a répondu que si les tablettes sont vides, on ne pouvait rien y faire. Une chance que j’en avais un peu en stock. Mais là, mon flacon est vide», raconte-t-elle.
Pas de panique
Pierre-Marc Gervais de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires avertit les parents pris de panique: «Ça ne donne rien de stocker et d’acheter huit bouteilles d’un produit, ça va juste empirer les choses.»
Selon le directeur des services pharmaceutiques, les stocks continuent d’entrer quotidiennement et les compagnies ont déjà augmenté leur production pour retrouver un équilibre.
«Les tablettes devraient se regarnir comme les gens ont l’habitude de voir dans les prochains mois», conclut-il.
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