Sept-Îles : Départ du coordonnateur régional des Métallos
Alexandre Cantin | TVA Nouvelles
Le coordinateur du Syndicat des Métallos de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Nicolas Lapierre, quittera son poste pour se lancer dans de nouveaux défis, lui qui a participé à plusieurs grandes négociations et a été témoin des changements qui ont marqué le monde syndical.
C’est à Montréal qu’il poursuivra son chemin professionnel.
«Quitter la Côte-Nord, c’est toujours crève-cœur, c’est sûr. Je suis natif de Natashquan», a-t-il indiqué à TVA Nouvelles de son bureau de Sept-Îles, la ville où son intérêt pour l’action syndicale s’est rapidement développé dès son entrée comme travailleur à Mine Wabush.
«J’ai fait un petit journal syndical qui était ma première action syndicale. Un petit journal qui était assez pamphlétaire et revendicateur», a-t-il ajouté.
Il a monté les échelons du Syndicat des Métallos jusqu’à sa nomination comme coordonnateur régional en 2016.
«Je dis souvent qu’on m’a formé mais on m’a éduqué aussi aux Métallos. On m’a politisé.»
Les droits des travailleurs autant que le bien des collectivités l’ont animé au fil des ans, notamment lors de moments charnières que représentent les négociations avec les compagnies minières.
«La négociation d’ArcelorMittal en 2021, c’était : ‘’les richesses d’ici pour l’économie d’ici’’. Je pense que c’est un slogan qu’on devrait maintenir au fil des négociations parce que l’argent qu’on prend dans les poches des actionnaires et qu’on remet dans nos économies, on fait vivre nos communautés avec ça.»
Un de ses plus grands combats a été celui des retraités de Mines Wabush, entreprise qui a fermée ses portes en 2013. Puis, s’en ai suivi un long combat qui a mené à une modification de loi pour protéger les régimes de retraite en cas de faillite d’entreprise.
«On se rappellera qu’à Sept-Îles en 2015, 2016, 2017, c’était des années difficiles. Il y a eu l’exode de plusieurs familles. Beaucoup de retraités sont venus nous rencontrer et s’assoir dans mon bureau pour me dire : ‘’écoutez, j’ai perdu 25 % de ma retraite, il faut que je choisisse entre les médicaments et mon épicerie’’. Beaucoup de drames d’horreur.»
Il a observé les transformations qui ont marqué son syndicat dont 60 % des 60 000 membres ne travaillent pas dans le domaine des mines et de la Métallurgie.
«Ç’a été notre carrée de sable principal pendant de longues années, mais on a évolué comme syndicat à tel point qu’on représente maintenant des travailleurs et travailleuses de différents secteurs d’activité.»
Le successeur de Nicolas Lapierre entra en fonction au mois d’avril. Il s’agit de Stéphane Néron, représentant syndical des Métallos qui a une expérience dans le secteur de l’acier en Montérégie.
Nicolas Lapierre quitte la Côte-Nord pour occuper le poste d’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux, une occasion qu’il ne pouvait pas rater.
«Dans la vie, quand le train passe, il faut embarquer dedans.»