Sept ans de détention pour s’être improvisé trafiquant d’armes à feu à 18 ans
Il avait été coincé par un agent double

Valérie Gonthier
Un jeune qui s’était improvisé trafiquant à 18 ans en exhibant sans gêne sur les réseaux sociaux des armes à feu illégales en plus d’en vendre deux à un agent double vient d’écoper d’une peine de détention de sept ans.
Bradley Mathurin s’est récemment retrouvé sans le savoir au cœur d’une enquête de trafic d’armes à feu. À peine âgé de 18 ans, il était dans la mire des policiers qui le soupçonnaient de vendre de la drogue sur Instagram.
Mais rapidement, l’enquête a pris une tout autre tournure lorsque le jeune s’est pavané avec des armes à feu lors d’une conversation vidéo avec un agent double.
Il a plaidé coupable le mois dernier à des infractions liées à la possession et au trafic d’armes à feu.

Il a en effet vendu deux armes à feu à l’agent d’infiltration.
Panoplie d’armes offertes
«Tu voudrais un bout?», lui avait d’abord demandé l’accusé, en faisant un signe de pistolet avec ses doigts.
Mathurin se vantait même d’être en mesure de lui fournir en moins de deux jours plusieurs types d’armes, ainsi qu’un chargeur à grande capacité, un pointeur laser et une option pour permettre de tirer en mode automatique.
Il a aussi exhibé à l’agent double des vidéos de lui manipulant des armes à feu, en plus de lui donner divers conseils d’achat et d’utilisation.
Les prix variaient entre 3500$ et 7000$ pour une arme neuve, et tournaient plutôt autour de 2000$ pour une d’occasion.
Mais cette option était peu recommandée selon le jeune, puisque cela pourrait vouloir dire qu’elle avait déjà été utilisée pour un crime.
L’agent double s’était ensuite fait proposer différentes options, dont un Glock fabriqué avec une imprimante 3D et un pistolet qui tire 12 balles instantanément grâce à une «switch».


Son choix s’est finalement arrêté sur un revolver de calibre .38 Smith & Wesson d’occasion, vendu à 4000$.
Le deuxième article qu’il a pu acheter à Mathurin est une arme de poing de fabrication privée, aussi appelée ghost gun.
Danger pour la sécurité publique
Cette même arme artisanale aurait d’ailleurs fait une apparition dans un vidéoclip de musique de l’accusé, disponible sur internet.
L’accusé avait aussi rendu publique une autre vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il tient fièrement dans une main une arme à feu, qui s’est avérée en être une vraie selon l’analyse des policiers.

Les deux transactions entre le jeune accusé et l’agent double ont eu lieu en plein jour, dans un endroit public, ce qui aurait pu avoir «une incidence marquée pour la sécurité du public», a dit hier en salle d’audience la procureure de la Couronne, Me Kiran Ross.
Le juge Marc-Antoine Carette a entériné la peine de sept ans de détention suggérée par les parties.
Cette sentence prend également en considération les antécédents judiciaires en jeunesse de l’accusé, dont certains concernent des infractions liées aux armes à feu, a ajouté Me Ross. Bradley Mathurin, maintenant âgé de 19 ans, est détenu depuis son arrestation en avril dernier. Il lui reste six ans à purger.

Son complice, Mathis Csendes Gratton, 19 ans, a aussi récemment plaidé coupable à des accusations liées à la possession d’une arme à feu.
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