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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Pour moi, c’est mon héroïne»: elle s’apprête à donner un de ses reins à son mari des 29 dernières années

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Photo portrait de Marianne Langlois

Marianne Langlois

2023-04-25T23:30:00Z
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Un couple de Blainville ensemble depuis près d’une trentaine d’années s’apprête à subir l’épreuve d’une vie alors que l’un d’eux donnera son rein à l’autre dans moins d'une semaine.

«On blaguait souvent en disant qu’on était compatibles dans la vie, mais là, on en a la preuve», lance Annie Sarrazin, qui a réussi son test de compatibilité et fera ainsi don de son rein gauche à son mari dans moins d’une semaine.  

En mars 2022, son conjoint Michel Brissette se rend chez le médecin pour subir un simple examen annuel. Un bilan sanguin démontre que quelque chose cloche. La capacité de filtration de ses reins est près de 7 fois plus basse que la normale. 

«C’est un grand athlète, il fait beaucoup de vélo il se sent encore en forme [...] les médecins considèrent qu’il est asymptomatique», lance sa conjointe.

Une batterie de tests supplémentaires plus tard, il apprend qu’il souffre d’une maladie héréditaire où des kystes se forment au niveau des reins (Polykystose rénale).

Photo fournie par Michel Brissette
Photo fournie par Michel Brissette

«Tout de suite, je me suis dit qu’on devait faire les tests de compatibilité [...] dès le départ, je disais que c’était certain qu’on était compatibles», explique Annie Sarrazin.

Contre toute attente du personnel médical, leur taux de compatibilité s’est révélé être particulièrement élevé.

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«Qu’un couple soit compatible l’un avec l’autre, c’est relativement rare. Habituellement les dons sont faits par un membre de la famille», commente Matthew Weiss, directeur médical du don d’organes chez Transplant Québec.

Prise en charge 

Rapidement pris en charge au CHUM, où le couple a rencontré des équipes médicales pour les guider dans leurs démarches, ils ont décidé d’aller de l’avant. 

«Annie peut changer d’avis à tout moment, c’est important de le souligner. J’avais même fait les démarches pour recevoir un rein cadavérique», ajoute-t-il.

À moins d’une semaine de la chirurgie, sa femme, semble plus déterminée que jamais.

«Je n’ai jamais douté un instant, j’ai juste hâte que ce soit fait pour qu’ensuite la vie reprenne un cours normal», souffle la directrice de 51 ans.

Un geste d’altruisme qui ne passe pas inaperçu dans leur entourage. Annie a reçu plusieurs mots d’encouragement de la part de ses collègues, mais son plus grand admirateur, demeure son mari. 

«Pour moi c’est mon héroïne, ce qu’elle m’offre, c’est une deuxième chance d’avoir une belle qualité de vie», souligne l’homme de 55 ans. 

Sensibilisation

En cette semaine nationale de sensibilisation au don d’organes et de tissus, sensibiliser la population à cet enjeu est plus important que jamais. 

«On entend beaucoup moins parler des dons qu’on peut faire de notre vivant, c’est dommage», ajoute Michel Brissette.

«C’est encore méconnu, les gens en entendent peu parler jusqu’à ce qu’un proche soit malade. [...] J’ai fait de la sensibilisation auprès de mon entourage. Je disais même qu’il faut signer sa carte et informer sa famille», souligne celui qui aimerait organiser un évènement sportif dans le but de sensibiliser la population à cet enjeu, dès que la santé le permettra.

Si la convalescence se déroule comme prévu, le couple pourra reprendre ses activités habituelles d’ici 6 mois. Pour les grands voyageurs, un tour à vélo du côté de l’Europe est dans les cartes.

Faits saillants:

Selon Transplant Québec, plus de 20% des dons d’organes transplantés au Québec proviennent de donneurs vivants.

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