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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

Secteur public: les salaires des cadres vont grimper

On imagine mal un directeur d’école gagnant moins que ses enseignants

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Photo portrait de Mario Dumont

Mario Dumont

2024-05-15T04:00:00Z
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La publication par Le Journal des salaires des cadres de l’État québécois a fait couler pas mal d’encre. Officiellement, toutes ces données sont déjà publiques, mais leur publication dans un format facile à consulter a fourni une fenêtre au grand public. 

Spontanément, le regard s’est jeté sur les gros chiffres, sur ceux qui gagnent plus que le premier ministre. Rien n’est plus naturel pour le commun des mortels que de dénoncer les gros salaires.

Moi j’accepte qu’en vertu de la loi de l’offre et de la demande, on paie des millions pour l’élite de l’élite des joueurs de hockey. Pour notre secteur public, je vous apporterai un regard plus nuancé.

  • Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont via QUB :

Il y en a qui gagnent trop, qui sont bien ordinaires et qui sont en poste parce qu’ils ou elles ont connu les bonnes personnes. À l’inverse, d’autres postes ne paient pas suffisamment pour aller chercher la crème de la crème, dans des fonctions stratégiques où la compétence pure peut faire une différence dans nos vies.

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Dans certains cas, mon jugement est encore plus tranchant. Des postes ne devraient tout simplement pas exister. Le gouvernement est trop gros, il comporte trop de tentacules. Chaque organisme vient avec sa hiérarchie, ses nombreux cadres et leurs adjoints. Pour les postes jugés inutiles, 125 000$ de salaire, eh bien, c’est 125 000$ de trop.

Hausses à anticiper

Ce qui m’a frappé le plus dans cette mer de chiffres, c’est à quel point il faudra rehausser les salaires des cadres de terrain dans les grands réseaux, la santé et l’éducation. Je ne parle pas des PDG, mais des cadres inférieurs.

Je ne porte pas un jugement sur leur rémunération par rapport à la valeur de leur travail. Sont-ils assez bien payés ou pas? On pourrait en discuter des heures. Je ne fais que constater que leurs niveaux de rémunération actuels sont incompatibles avec les hausses salariales historiques accordées par le gouvernement Legault durant les Fêtes.

Si les cadres obtenaient des hausses salariales modestes, nous nous retrouverions dans la situation absurde où un patron gagne moins que ses employés. Je vous fais une prédiction: cela n’arrivera pas. C’est pourquoi j’annonce déjà que la négociation prochaine avec les cadres du secteur public donnera lieu à des hausses significatives.

Dans les écoles

Prenons l’exemple des écoles. Dans l’outil du Journal, on constate facilement que plusieurs directeurs et directrices d’écoles ont un salaire entre 84 000$ et 110 000$ par année. Plusieurs directeurs adjoints de grandes polyvalentes se retrouvent dans la fourchette entre 95 000$ et 110 000$.

Or la nouvelle convention collective prévoit que dans trois ans, un enseignant à l’échelon maximal gagnera plus de 109 000$. Inévitablement, les salaires des cadres grimperont sérieusement pour rester bien au-dessus. Pareil dans le réseau de la santé.

On avait dit que les nouvelles conventions coûteraient 11 milliards $ de nouvel argent? Ajoutons-en un ou deux pour les cadres.

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