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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

Se shooter de la drogue au resto

Un projet pilote a transformé Vancouver en film de zombies...

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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2024-07-17T04:00:00Z
2024-07-17T04:20:00Z
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Vous aimez les films d’horreur? 

Vous voulez voir des images terrifiantes?

Lisez le Telegraph du 9 juillet dernier.

Ce quotidien britannique a publié un long reportage sur la crise des opioïdes qui est en train de gangréner la ville de Vancouver.

Les photos qui accompagnent ce texte sont épouvantables.

On se croirait dans un film de zombies.

Un toxicomane qui pique sa petite amie dans le cou. Un jeune hirsute, les yeux hagards, qui tient sa blonde inconsciente en attendant les secours. Des corps livides qui jonchent les rues de Vancouver comme autant de cadavres.

C’est tellement choquant, tellement violent que ça a l’air mis en scène par un réalisateur de Hollywood.

Or, c’est la réalité.

Une réalité qui risque de devenir celle de Montréal.

UNE FAUSSE BONNE IDÉE

On apprend dans ce reportage qu’en Colombie-Britannique, la mort par surdose d’opioïdes est la première cause de décès chez les gens de 10 à 59 ans.

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La première!

L’année dernière, la province a enregistré 2511 morts par surdose.

Dans le quartier de Downtown Eastside, situé au cœur de Vancouver, on compte 5000 junkies. Il y a des seringues partout, des tentes, des sacs de couchage, des détritus, des toxicomanes qui dorment dans la rue, pipe à crack dans la main, et le son strident des sirènes d’ambulances y est incessant.

C’est bien simple, à côté de ça, Saint-Roch à Québec et le Village à Montréal ressemblent à des quartiers cossus.

C’est le bout de la route. Terminus, tout le monde descend.

Le grand responsable de ce carnage: le fentanyl, une drogue 50 fois plus puissante que l’héroïne.

Il y a un an et demi, le premier ministre de Colombie-Britannique a autorisé la mise sur pied d’un projet pilote révolutionnaire. Pendant trois ans, a-t-on annoncé, la province décriminalisera la consommation de certaines drogues dures en public afin de «réduire les méfaits», et de permettre aux toxicomanes de se droguer «en toute sécurité». Les junkies pourront maintenant s’injecter leurs drogues préférées partout, dans les restos, les hôpitaux, les parcs, les plages! À la vue de tous! Alleluia!

Un an et demi après cette annonce, le PM a dû faire marche arrière.

«Ce programme nous a retiré toute possibilité de procéder à des arrestations, de dire Fiona Wilson, cheffe de police adjointe au Département de police de Vancouver. Quelqu’un sniffait de la coke dans un café? On n’avait aucune base légale pour l’arrêter. Ça présentait un réel problème, car personne ne veut s’asseoir à côté d’un gars qui s’injecte du fentanyl dans un resto.»

Bref, ce programme était – quelle surprise! – une fausse bonne idée.

Parfait sur papier.

Mais impraticable dans les faits.

Preuve qu’entre la théorie et la pratique, il existe quelque chose qui s’appelle, eh oui, le «gros bon sens».

AU QUÉBEC AUSSI?

La police de Vancouver avait averti les autorités que ce programme allait foutre le bordel, mais on ne l’a pas écoutée.

Et que nous a appris Radio-Canada hier?

Que le gouvernement du Québec a déjudiciarisé la possession de drogues sans en informer les policiers ou les intervenants du réseau de la santé.

Attaboy.

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