Se prendre pour un influenceur avec Hyundai

Par un concours de circonstances que je ne comprends pas encore, je me suis retrouvé durant trois jours à Toronto avec des vedettes du web et des influenceurs.

J’ai été invité par Hyundai/Genesis, qui voulaient parler de leur marque et de leur partenariat avec la LNH. Au lieu d’inviter des chroniqueurs automobiles, ils voulaient des médias liés au hockey.

Quand je dis «invité», c’est un euphémisme. C’était comme si j’étais Aladdin quand il devient le prince Ali. Tout était payé par le constructeur automobile.

Je reçois plusieurs offres de voyage comme ça. Je les refuse toutes. Mais là, c’était différent. En plus d’être chroniqueur sportif et adjoint à la direction du Journal, je suis aussi le responsable du cahier du Guide de l’auto.

Et, même s’ils me gâtent pour m’influencer, eh bien voilà, tout le monde est au courant. Je ne peux pas être plus transparent.

Mal à l’aise, mais pas tant que ça

J’ai vécu plusieurs premières dans ma vie, comme me faire servir une tour de queues de homard. J’y reviendrai, même si je n’en reviens pas encore.

J’étais mal à l’aise. Mais j’en ai pris une.

Si vous êtes habitué au traitement royal, ça ne vous intéressera pas. Mais, si vous êtes comme moi et c’est plus rare, accompagnez-moi.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

À mon arrivée à l’aéroport, un monsieur m’attend dans une Genesis GV80. Il m’amène à mon hôtel, le Shangri-La. C’est un cinq étoiles qui coûte 600$ par nuit. Il y a une télé dans mon miroir de salle de bain et la douche est plus grande que ma chambre dans ma maison.

On part souper à un steakhouse que je ne pourrais jamais me payer. Je rencontre les sept autres membres des médias qui y sont. Un gars m’explique qu’il vient souper, mais qu’il partira après l’entrée. C’est qu’il s’est acheté un billet pour aller voir les Jays, qui jouent le match numéro sept contre les Mariners. Le gars s’appelle Carter.

C’était ce Carter-là?

Je n’ose pas faire comme lui, même si j’en ai trop envie. Je trouve ça impoli. Je dis quand même à Carter d’aller se faire foutre, en anglais, lui disant que je suis très jaloux.

Un peu plus tard, je réalise que le Carter en question est Carter Hutton, l’ancien gardien de la LNH. C’est le gars à qui j’ai dit à la blague d’aller se faire foutre.

Je suis allé le voir le lendemain et il trouvait ça très drôle. J’ai jasé longtemps avec lui. Il anime un balado de hockey maintenant. C’est un méchant bon gars. Il m’a parlé du Canadien, de ses années avec Mike Ribeiro, de combien il aimait Antoine Roussel, de Jack Eichel avec les Sabres, notamment.

Il y avait Reese Ketler aussi, grand fan des Jets de Winnipeg. À 25 ans, il est une star sur les réseaux sociaux dans le Canada anglais. Celui qui fait partie de l’équipe nationale de rugby en fauteuil roulant a vu sa vie basculer il y a cinq ans.

Il a perdu l’usage de ses jambes après une chute au hockey. Par des vidéos positives et sympathiques, il démocratise son handicap en nous invitant quotidiennement dans sa vie et ses défis.

Il y avait Tommy Stewart, un humoriste du web que j’adore depuis longtemps. Je lui ai raconté que je restais aux toilettes beaucoup trop longtemps à cause de lui.

Un véhicule exclusif

Le lendemain, on est allé au Canadian Tire Motorsport Park. C’est à une heure de Toronto. Ce sont quelques pistes de course où on peut lâcher son fou. Le Grand Prix du Canada y était disputé dans les années 60 et 70.

Pour s’y rendre, on conduisait le Hyundai Palisade édition LNH. Vous pouvez d’ailleurs lire notre essai routier du Palisade en pages 2 et 3 du cahier du Guide de l’auto dans votre Journal du 3 novembre.

Hyundai construira 500 modèles pour l’édition LNH. C’est la version la plus luxueuse du Palisade, avec une couleur extérieure exclusive et seulement offerte en version hybride. Il se vend environ 70 000$. Comme vous pourrez le constater par l’essai routier de notre chroniqueur qui connaît ça beaucoup plus que moi, c’est un véhicule qu’il est difficile de ne pas recommander.

Sinon, à part quelques logos de votre équipe préférée de la LNH à l’intérieur, il n’y a pas beaucoup de différences. Ça se vend quand même comme de petits pains chauds et il n’en reste presque plus de disponible.

On arrive à la piste de course. Pour commencer, on nous embarque dans un IONIQ 5, version N. Bref, c’est un IONIQ 5 sur les stéroïdes. On doit aller le plus vite possible en faisant du slalom, des virages, des accélérations et un freinage sec.

Le goût de vomir

J’étais confiant. J’ai heurté quelques cônes, mais ç’a bien été. Ensuite, c’était au tour d’un autre membre des médias qui était assis en arrière pendant que je le faisais: c’est le sympathique et bon vivant Meeker Guerrier, que vous pouvez entendre au 98,5 ou voir à RDS.

Lui, il capote. Il se gâte. Il essaie de dompter le véhicule. Je revole d’un bord pis de l’autre. Si je n’étais pas attaché, je finirais sur Meeker. Je sors de là et j’écris à mon épouse que j’ai juste le goût de dégueuler.

Mais ça continue. Le Québécois Xavier Coupal nous attend sur la grosse piste de course d’à côté. On se retrouve alors dans une Elantra qui roule plus vite qu’une Batmobile. Coupal, c’est un des meilleurs pilotes québécois.

On embarque et il fait un tour pour nous montrer le parcours. Puisque Meeker mesure environ 9 pieds, je suis assis en arrière avec son banc accoté sur mes rotules. Je suis tout coincé avec mon casque qui cogne contre la vitre. J’ai chaud. Pas loin, il y a une ambulance au cas où. Je suis stressé. Je me tape le tour en ayant le goût de vomir dans mon casque et dans le cou de Meeker, qui, lui, pose des questions scientifiques au pilote.

J’ai pris le volant à mon tour. J’ai poussé un peu la voiture. Mais disons que, par rapport à Meeker, j’avais l’air de me promener en regardant les belles couleurs d’automne.

Les mignons Leafs

Le soir, on est allé aux Leafs. Encore là, le traitement royal. La tour de homards et crevettes, le champagne...

C’était ma première fois au Scotiabank Arena, l’amphithéâtre où une soirée coûte le plus cher dans la ligue. C’est splendide. C’est un des plus beaux de celle-ci.

C’est mignon, leurs bannières accrochées au plafond. Il n’y en a pas beaucoup. Ce qui m’a frappé, c’est le nombre de loges d’entreprise et l’endroit où elles sont situées. Il y en a au milieu, partout autour de la glace, puis en haut d’un côté sur plusieurs étages. Et ensuite, il y en a sur plusieurs rangées derrière les buts.

Le tout donne un aréna à l’ambiance très corporatiste. Il n’y a pas vraiment de section qui ferait un peu plus «estrades populaires». Il y a des loges un peu partout ou des billets pas achetables en bas. Ce n’est pas surprenant si tu as l’impression de manger chez Cora Déjeuners quand tu regardes un match là.