Scrutin municipal: lutte à trois en vue à Lévis
Il y aura un nouveau maire — ou une nouvelle mairesse — à Lévis, le soir du 2 novembre


Taïeb Moalla
Il y aura un nouveau maire — ou une nouvelle mairesse — à Lévis, le soir du 2 novembre. Le scrutin s’annonce plus ouvert que jamais avec trois candidats qui rêvent de succéder à Gilles Lehouillier.
Un règne (presque) sans partage
Au cours des 12 dernières années, le règne du maire Gilles Lehouillier sur Lévis a pratiquement été sans partage. Si on excepte sa première victoire serrée de 2013, ses majorités lors des courses à la mairie furent écrasantes en 2017 puis en 2021. Au conseil municipal, sa majorité fut également très confortable, même s’il a récemment dû cohabiter avec deux conseillers de l’opposition. En février, l’homme désormais âgé de 72 ans a annoncé qu’il ne sollicitera pas de nouveau mandat.
Les forces en place
À l’aube du déclenchement officiel de la campagne électorale, trois candidats à la mairie se dégagent:
- L’héritière Isabelle Demers: il est loin le temps où elle s’opposait à Gilles Lehouillier. En 2013, la course à la mairie avait été âprement disputée entre les deux. Mairesse suppléante et présidente du comité des finances de la Ville, Mme Demers préside désormais Lévis Force 10, parti longtemps dirigé par le maire sortant;
- L’ancien ministre Steven Blaney: ministre et député conservateur durant 15 ans, soit de 2006 à 2021, il dirige désormais le parti municipal Prospérité Lévis. Il tente de réussir son passage du palier fédéral au municipal;
- L’opposant Serge Bonin: seul élu de l’opposition en 2021; son parti compte désormais deux conseillers à l’Hôtel de Ville depuis une élection partielle organisée en 2023. Il est le chef de son parti, Repensons Lévis, et est candidat à la mairie.
Les trois principaux enjeux
- La mobilité: la congestion routière demeure une réalité à Lévis. Sur le boulevard Guillaume-Couture, il est encore officiellement question de voies réservées en cours de construction. Pourtant, la Caisse de dépôt préconise un service rapide par bus (SRB) sur cet axe fort achalandé. Aussi, l’élargissement de l’autoroute 20, en direction ouest, sur une douzaine de kilomètres, est sur toutes les lèvres. L’hiver dernier, ce projet a été discrètement repoussé de trois ans par le gouvernement du Québec;
- Les finances publiques: tout le monde a encore à l’esprit la hausse record de 7,7% des taxes municipales décidée lors du budget 2024, et personne n’a envie de revivre cette expérience. Aussi, le ratio dette-revenu demeure très élevé à Lévis. La réduction de la dette ne devrait d’ailleurs pas commencer avant 2028;
- Le développement résidentiel: en plein boom économique et immobilier, la Ville a dû décréter un moratoire de deux ans sur la construction, qui touche deux tiers du territoire à cause de la pression importante sur les stations de traitement des eaux usées. L’administration Lehouillier a essuyé beaucoup de critiques dans ce dossier, qui peut pénaliser la ville dans un contexte de développement effréné attendu à la suite de la relance du chantier naval de la Davie.
L’incontournable troisième lien
Au cours des dernières années, Gilles Lehouillier s’est beaucoup battu pour le troisième lien interrives dans le but de «boucler la boucle» et de «compléter le périphérique». La dernière mouture du projet et le choix du corridor central l’ont beaucoup déçu. Ses relations avec le gouvernement du Québec se sont tendues au fil des tergiversations caquistes dans ce dossier. Le maire est même allé jusqu’à dire que le premier ministre, François Legault, ne croit pas au troisième lien. Les trois candidats à la mairie de Lévis sont tous favorables au mégaprojet, même si sa réalisation dépendra essentiellement de la volonté politique du gouvernement du Québec, qui est aux prises avec un contexte budgétaire difficile.
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