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Scène de crime, suicide ou mort naturelle: ils nettoient après les drames

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Agence QMI

2025-07-09T17:15:46Z
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Effacer toutes les traces d’un drame est un travail difficile, peu connu, mais qui fascine et qui demande aussi beaucoup d’empathie.

Joël Sirois, fondateur de Nettoyage spécialisé Sanipro, fait partie de ces intervenants appelés à nettoyer les lieux après un crime, un accident, un suicide ou une mort naturelle.

Pour lui, son bagage d’ancien policier est un atout essentiel pour pratiquer ce métier. «Je suis un ancien policier [...] et ma conjointe est infirmière depuis plus de 25 ans. Donc, ce sont des choses qu’on a déjà vues régulièrement et ça nous intéressait d’aller plus en profondeur dans ce métier-là», a-t-il expliqué au micro d’Isabelle Perron à QUB radio et télé, au 99,5 FM à Montréal, mercredi.

Avec son entreprise, qui couvre le grand Montréal, M. Sirois intervient principalement à la suite de décès naturels découverts tardivement ou des suicides, bien plus qu’après des homicides.

«Le nettoyage de scènes de crimes, ça représente environ 5% de notre chiffre d’affaires», poursuit-il. «On s’entend qu’il n’y a pas toujours des crimes violents à tous les jours et des agressions au couteau qui se passent à l’intérieur d’un domicile [...]. À 95%, on fait du nettoyage après décès, décès naturel retrouvé tardivement ou des suicides.»

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Il raconte que certaines scènes peuvent être marquantes, comme un corps retrouvé après un mois ou deux, au sol, dans son lit ou dans son bain, en plein été. «Avec la chaleur, l’humidité, et [le fait] qu’il y a des vers, c’est sûr que ce sont des scènes qui sont vraiment spéciales, surtout avec l’odeur.»

«L’odeur de la mort, c’est une odeur qui est très particulière. Lorsqu’on l’a sentie une fois, on ne l’oublie plus jamais. C’est ancré dans notre cerveau. Mais on s’habitue.»

Des équipements spécialisés

«Lorsqu’on arrive, le corps n’est plus là. Il y a juste la scène. Tout le monde [les policiers, le coroner] est passé. C’est terminé. Nous, on arrive pour enlever tout ce qui reste de traces qui pourraient rappeler le drame», explique Joël Sirois.

Malgré des équipements spécialisés, certaines interventions nécessitent de lourds travaux de décontamination, allant parfois jusqu’à démonter des planchers entiers.

«Nos produits sont spécialisés pour tout ce qui est liquide biologique, [...] fluides humains, autant les excréments, l’urine, le sang [...]. Des fois, on nettoie, on décontamine toute la surface, ça ne sent presque plus. Mais lorsqu’on soulève le plancher, c’est encore tout humide en dessous [...]. C’est important d’enlever toute l’odeur, mais aussi de mettre une nouvelle odeur après, parce qu’on a les odeurs psychologiques

Le fondateur de Nettoyage spécialisé Sanipro souligne par ailleurs que son métier exige aussi une grande empathie, en raison du contact avec les familles endeuillées: «La famille est dévastée. Pour leur laisser le temps, on parle avec eux. On essaie d’être le plus empathique possible».

Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.

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