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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Scandales à la DPJ: le ministre Carmant reste en poste

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2024-10-29T15:53:25Z
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Lionel Carmant demeurera en poste malgré la crise qui secoue la Direction de la protection de la jeunesse, assure le premier ministre François Legault, et ce, même si les partis d’opposition estiment qu’il n’est plus «l’homme de la situation».

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François Legault a dû venir à la défense de son ministre responsable des Services sociaux, un ami personnel qu’il a lui-même attiré en politique.

«Je connais Lionel depuis longtemps, vous le savez, c’est un ami. Puis, s’il y en a un qui se démène pour les jeunes au Québec, depuis six ans, c’est Lionel», a-t-il déclaré quelques minutes avant d’entrer à la période des questions.

Le premier ministre assure avoir «totalement confiance» en son ministre, qui est apparu secoué, mardi, par les révélations de relations sexuelles entre neuf éducatrices et des mineurs du centre de réadaptation Cité-des-Prairies. D’autres incidents inquiétants ont également été rapportés à Laval et en Montérégie.

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Lundi, la directrice nationale de la protection de la jeunesse, Catherine Lemay, a démissionné dans la tourmente, à la demande de Québec. 

Mais pas question pour Lionel Carmant de faire de même. «Non, je ne vais pas démissionner», a-t-il assuré en mêlée de presse.

Des enquêtes sont en cours ou seront lancées dans les trois centres visés par des reportages, assure-t-il.

De plus, le budget de la DPJ a été bonifié de 50% depuis 2018, souligne le gouvernement caquiste.

Confiance rompue

Mardi matin, les partis d’opposition ont remis en doute la capacité du ministre Carmant à diriger le réseau des services sociaux.

Le Parti libéral du Québec a obtenu la tenue d’un débat d’urgence en fin d’après-midi afin de faire la lumière sur les problèmes qui secouent la DPJ.

Un débat d’urgence va permettre de savoir s’il y «a vraiment un système» en place, a expliqué le leader parlementaire du PLQ, Monsef Derraji. «Ce que nous aimerions savoir, c’est la version du ministre», a-t-il ajouté.

À ses côtés, le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, a réclamé la démission du ministre, en soulignant que Lionel Carmant «n’a pas [leur] confiance».

Québec solidaire, pour sa part, donne «une dernière chance» à Lionel Carmant et souhaite l’entendre en commission parlementaire.

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Si le ministre échoue à démontrer un plan de sortie de crise, il devra partir, a déclaré le député solidaire Guillaume Cliche-Rivard.

Ce dernier dit douter que M. Carmant soit toujours «l’homme de la situation».

Le Parti Québécois a dit soutenir les demandes des autres partis d’opposition, mais refuse de réclamer la démission du ministre.

«Demander la démission du ministre, c’est comme demander un protêt au terme d’une game de baseball, là, ça ne marche jamais», a illustré le chef Paul St-Pierre Plamondon.

Demande croissante

Lors de la période des questions, François Legault a déclaré que les problèmes de la DPJ s’expliquent par une demande croissante qui la force à offrir plus de services directs, aux dépens de la supervision et de l’inspection.

Cette explosion de la demande, dit-il, s’explique par les impacts de la COVID ainsi que des conséquences des dépendances aux drogues.

Et l’afflux de demandeurs d’asile aggrave la situation, assure le premier ministre, puisque plusieurs arrivent avec «des jeunes qui ont vécu des vies assez difficiles».

Ces explications du premier ministre ont soulevé l’indignation du solidaire Guillaume Cliche Rivard. «Tout à l’heure, le premier ministre parlait d’offre et la demande... pour des enfants de la DPJ. Il mettait la faute sur l’immigration. Comme si c’était l’immigration qui avait agressé sexuellement des enfants à Cité-des-Prairies. Voyons donc!», a-t-il dénoncé durant le débat d’urgence en fin de journée.

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