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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Scandale Bedford: trois directrices d’école prennent la défense de la directrice générale du CSSDM

La haute direction aurait été ovationnée lors d’une rencontre réunissant tous les cadres, mercredi

De gauche à droite: Christine Sirois, Isabelle Pronovost et Josée Marceau, directrices de trois écoles primaires du Centre de services scolaire de Montréal.
De gauche à droite: Christine Sirois, Isabelle Pronovost et Josée Marceau, directrices de trois écoles primaires du Centre de services scolaire de Montréal. Photo Martin Alarie, Le Journal de Montréal
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Dominique Scali

2024-10-24T04:00:00Z
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Dans une rare prise de parole publique, trois directrices d’écoles primaires prennent la défense du Centre de services scolaire de Montréal et de sa directrice générale, fortement critiqués dans la foulée du scandale Bedford.

«Ça fait 17 ans que je suis directrice. Jamais je n’ai été aussi bien soutenue [pour gérer mon école]», lance Josée Marceau.

Depuis la sortie d’un rapport explosif sur 11 enseignants de l’école Bedford, la gestion du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) est montrée du doigt.

La députée libérale Marwah Rizqy a notamment accusé la directrice générale Isabelle Gélinas, entrée en poste en 2022, d’«aveuglement volontaire» et d’avoir suspendu les professeurs trop tardivement.

Le Journal révélait également qu’un poste de direction adjointe a été retranché de l’école Bedford alors que le problème de climat toxique était déjà connu.

«Tout cela laisse l’impression qu’on est laissés à nous-mêmes. Mais ce n’est pas vrai!» s’indigne Christine Sirois, qui a géré une enquête de climat dans sa propre école dans les trois dernières années.

Elle a d’abord écrit au Journal pour se vider le cœur vendredi et faire voir «l’autre côté de la médaille». «Notre directrice générale ne mérite pas cet acharnement».

«Laborieux»

Frileuses quand vient le temps d’aborder le scandale Bedford, les trois directrices soulignent tout de même que ce qui s’y passait est «inacceptable».

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Mais la gestion des employés problématiques dans les écoles est souvent «laborieuse».

Josée Marceau donne l’exemple d’un dossier d’employé dans lequel elle a été impliquée et qui s’est déroulé sur 15 ans et sous l’égide de 5 directions différentes.

«On n’a pas de baguette magique. On a une convention collective à respecter», rappelle Mme Sirois.

Par exemple, lorsqu’un enseignant tombe en congé de maladie juste avant une rencontre disciplinaire, les démarches sont repoussées. «Et s’il n’y a pas d’autres écarts de conduite après [quelques mois], toutes les traces s’effacent de son dossier», note Mme Pronovost.

Ovationnée

Mercredi matin, lors d’une rencontre avec l’ensemble des cadres du CSSDM, la directrice générale a été ovationnée, ont rapporté plusieurs personnes présentes.

Les trois directrices interviewées disent souhaiter que Mme Gélinas continue d’être leur patronne parce qu’elles aiment son approche, basée sur la «proximité».

Par exemple, les hauts dirigeants du CSSDM prennent maintenant le temps de rencontrer toutes les directions d’école deux fois par année. Une direction qui a simplement besoin de «brainstormer» pour trouver des solutions à un problème peut avoir son supérieur rapidement au bout du fil.

«Auparavant, ce n’était pas accessible comme ça», observe Isabelle Pronovost.

«On veut juste que ça arrête [...] Qu’on cesse de chercher des coupables et qu’à la place, on fasse en sorte que [les cas comme Bedford] ne se reproduisent plus», conclut Mme Sirois.

De son côté, l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire n’a pas eu vent d’une vague de soutien à l’égard de la haute direction du CSSDM.

«Mais je ne serais pas surprise que les directions d’école soient solidaires de leurs patrons», dit la présidente Kathleen Legault. Dans tous les cas, «on pense que c’est positif que les gens puissent s’exprimer».

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