République dominicaine: des mineurs coincés depuis 10 jours sauvés avec l’aide de foreurs d’Abitibi


Camille Payant
À l’aide de son équipement spécialisé, une compagnie de forage abitibienne a aidé à extirper deux travailleurs coincés pendant 10 jours dans une mine souterraine de la République dominicaine.
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«C’est assez rare qu’on a la chance de pouvoir sauver du monde avec ce qu’on fait. Ça ne se refuse juste pas», lance Sylvain Desrosiers, contremaître général chez Machines Roger International.
La semaine dernière, ses collègues et lui ont prêté main-forte à une opération visant à extirper deux travailleurs coincés depuis dix jours dans une mine de cuivre et de zinc en République dominicaine.
Gregores Mendez et Carlos Yepez Ospina avaient été coupés de tout contact avec la surface le 31 juillet après un éboulement dans cette mine située à environ 80 km au nord de la capitale Saint-Domingue.
Peu après l’accident, un entrepreneur minier canadien qui œuvre sur le site a contacté Machines Roger International, une entreprise de Val-D’Or spécialisée en forage de trous de gros diamètres, afin de réclamer son aide.
Le directeur des opérations de la compagnie, Christian St-Amour, a rapidement accepté la demande, même s’il s’agissait d’une première pour l’entreprise.
Les Forces armées canadiennes (FAC) ont été mises à contribution, car elles possèdent les seuls avions capables de transporter leurs équipements de 27 000 kg.

«Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’embarquer dans un appareil des FAC. C’est quelque chose de grandiose», se remémore M. St-Amour.
-Écoutez l'entrevue d'Alexandre Dubé avec Christian St-Amour, directeur des opérations de Machine Roger International sur QUB radio :
Voie de contournement
Lorsque l’équipe est arrivée sur les lieux, le 7 août, des travailleurs s’affairaient déjà à creuser une galerie de contournement afin d’atteindre les deux mineurs.
Or, cette technique pose des risques importants pour la santé de ceux qui se trouvent à l’intérieur de la mine, en raison des gaz qui sont relâchés lors de l’utilisation d’explosifs.
Les foreurs québécois ont donc creusé un tunnel vertical de 33 mètres au-dessus des deux mineurs, à l’aide de leur machinerie.
«Notre trou a servi à pouvoir expédier des appareils respiratoires et du matériel de protection aux deux mineurs afin de les protéger pendant que le sautage avait lieu», explique M. St-Amour.

Plan de rechange
Si le premier plan n’allait pas comme prévu, l’ouverture du trou aurait été suffisamment élargie afin de pouvoir y extirper les travailleurs de leur fâcheuse position.
«Les conditions de terrain sont assez extrêmes dans ce secteur de la mine, ça se pouvait qu’ils soient incapables de progresser avec la galerie», illustre M. St-Amour.
Une centaine d’experts et de techniciens dominicains ont pris part au sauvetage.
Les mineurs ont dit dans une vidéo avoir bénéficié de bonnes conditions sous terre.
«On dormait confortablement, cela a rendu le séjour moins difficile [même si] les premiers jours étaient compliqués», a précisé Carlos Yepez Ospina.
– Avec AFP
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