TikTok: 20% du contenu concernant la santé mentale contiendrait de la désinformation
Agence QMI
Une vidéo sur cinq en matière de santé mentale sur l’application TikTok prodiguerait de faux conseils et de faux diagnostics.
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C’est la conclusion qu’ont tirée le docteur Alexandre Hudon, médecin en psychiatrie, et son équipe après avoir analysé sur l’application prisée des jeunes 1000 vidéos en français, en anglais et en espagnol provenant de 16 pays différents et traitant de 26 enjeux de santé mentale.
Ils ont relevé les dangers de ces vidéos puisque plusieurs utilisateurs partagent des informations non vérifiées basées sur leur opinion.
Certains d’entre eux s’autodiagnostiquent même des troubles de santé mentale qui peuvent être, par la suite, mal traités.
Le docteur lui-même publie des vidéos au sujet de la santé mentale dans le but d’informer le public, mais souhaite maintenant également faire de la prévention sur les dangers de la désinformation.
«Il y a de plus en plus de gens qui cherchent de l’information, [et on doit] se dire: “Est-ce qu’on peut mettre sur pied de meilleures ressources?” a souligné le médecin psychiatre en entrevue lundi. Il faut trouver comment donner au moins de l’information puis de l’aide à la population en première ligne, puis il faut investir là-dedans. Pour moi, c’est essentiel.»
Selon M. Hudon, il est primordial d’encadrer davantage les réseaux sociaux lorsque des contenus liés à la santé mentale sont partagés.
Il croit que les professionnels de la santé devraient être mieux équipés pour vulgariser ce genre de troubles.
Pour déstigmatiser les troubles de santé mentale
Se tourner vers TikTok pour s’informer sur la santé mentale peut également entraîner des répercussions positives.
C’est ce que croit Valérie Jessica Laporte, diagnostiquée d’un trouble du spectre de l’autisme depuis 10 ans et qui partage son quotidien sur l’application.
«Il y a des choses qui sont excellentes, et j’aime bien quand il y a des témoignages [...], quand il y a des prises de conscience, quand les gens expliquent leur réalité. Habituellement, c’est assez simple», a-t-elle expliqué en entrevue.
Mais tout comme le docteur Hudon, elle dénonce la mauvaise utilisation de l’application par certains utilisateurs.
«Là où j’ai énormément de difficultés, c’est ceux qui font ça vraiment pour les vues et qui vont dans le sensationnalisme», a-t-elle lancé.
Elle critique ces utilisateurs avares qui «n’ont pas le souci d’essayer de bien faire les choses».
Désinformation interdite
Une porte-parole de TikTok a néanmoins rappelé que la désinformation nuisible en matière de santé est interdite sur l’application, qu’il s’agisse de conseils médicaux inexacts, d’informations erronées qui mettent à risque la santé publique ou encore de recommandations qui inciteraient les gens à ne pas consulter un professionnel de la santé pour une maladie potentiellement mortelle.
Le réseau social ajoute avoir pris des initiatives en collaboration avec des organismes tels qu’Anorexie et boulimie Québec, Tel-jeunes, Jeunesse, J’écoute, Made of Millions et d’autres organisations réputées, afin de fournir des informations fiables sur la santé à ses utilisateurs.
Des partenaires indépendants se sont aussi ajoutés à l’effort de sensibilisation en plus de références aux conseils des autorités de la santé publique pour procéder à la vérification des faits sur l’application.
–Avec les informations d’Audrey Folliot