Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Santé mentale: l’intelligence artificielle pour pallier les demandes en thérapie?

Photo Adobe Stock
Partager

Agence QMI

2023-05-03T13:17:08Z
2023-05-03T15:53:11Z
Partager

Des applications de thérapies par intelligence artificielle proposent de converser avec un robot pour remplir les trous en santé mentale et pallier les longues listes d’attente: une idée qui est loin de faire l’unanimité. 

• À lire aussi: Intelligence artificielle: une sommité quitte Google en réclamant une réglementation mondiale

«Si vous avez un peu d’anxiété ou une légère altération de l'humeur, alors ces applications peuvent être un outil utile, mais ce ne sont pas des thérapies» a réagi Elizabeth Cotton, une ancienne psychothérapeute travaillant au NHS et chercheuse universitaire basée à la Cardiff Metropolitan University, en entrevue avec The Evening Standard.

De plus en plus d’applications de téléphone axées sur le bien-être, dont des applications de méditation guidée, de suivi de l’humeur ou encore de thérapie par échange de textos avec des conseillers formés, sont mises à la disposition des utilisateurs de téléphone.

Mais depuis peu, certaines d’entre elles, dont l’application Woebot lancée en 2017, emploient l’intelligence artificielle (IA) pour fournir une forme de thérapie cognitivo-comportementale (TCC), à l’aide notamment de différents jeux.

«On sait que les gens attendent longtemps pour avoir accès à la thérapie. Pour certains, c'est perturbant de venir dans une clinique, et il y a aussi encore beaucoup de stigmatisation autour d’aller chercher de l’aide en santé mentale», a indiqué la fondatrice de Woebot et psychologue Dre Alison Darcy, au média britannique.

Si elle a admis qu’«il n’y a pas de remplacement pour le lien humain» en thérapie, elle a cependant estimé que certains seraient plus ouverts à discuter avec un IA, surtout les communautés «marginalisées par les thérapies traditionnelles» comme les personnes de couleurs ou de sexualités diverses.

Pour d’autres, qui hésitent à aller chercher de l’aide, ce genre d’application pourrait être une porte d’entrée vers des traitements.

L’IA pourrait également permettre de diagnostiquer plus rapidement une maladie mentale en se basant sur la reconnaissance faciale et l’analyse de texte, pour détecter des indices de dépressions, si par exemple les expressions faciales d’une personne changent subitement.

Mais cet usage de la technologie est bien loin de faire l’unanimité, certains experts craignant plutôt même que discuter avec une IA soit pire.

«Ça pourrait actuellement être pire parce que les gens pensent qu’ils obtiennent de l’aide alors que ce n’est pas le cas. Si vous êtes extrêmement faible et vulnérable, et proche du précipice, je pense que ces applications sont très dangereuses», a martelé Elizabeth Cotton.

Publicité
Publicité