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Santé mentale des ambulanciers: «Ce n’est pas normal qu’on n’ait pas le support immédiat de son employeur»

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Dominique Plante

Dominique Plante

2025-09-09T20:49:26Z
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La plupart des ambulanciers du Québec n’ont toujours pas de soutien par la CNESST et leurs employés pour leur santé mentale après des situations traumatisantes sur leur lieu de travail, malgré un rapport publié en 2024 qui sonnait l’alarme pour le milieu.

• À lire aussi: «C’est préoccupant»: près de 7 ambulanciers sur 10 souffrent de problèmes de santé mentale au Québec

Un rapport de l’Université du Québec à Rimouski, qui illustrait un portrait de la santé mentale des paramédics québécois en contexte post-pandémique, démontrait que 7 ambulanciers sur 10 souffrent de problèmes de santé mentale à travers la province.

«Sérieusement, il n'y a rien qui s'est passé depuis la sortie de notre rapport», a déclaré Jérémie Landry, vice-président de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec.

Ce dernier affirme que le ministère de la Santé et des Services sociaux aurait pris le rapport «en considération», mais qu’aucun suivi n’a été fait par la suite.

«On trouve ça déplorable aujourd’hui, a dénoncé M. Landry au micro d’Isabelle Perron, sur les ondes de QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal. Il n’y a aucun outil d’aide qui est projeté par l’État.»

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Il estime que les ambulanciers devraient être pris en charge «immédiatement» après une intervention difficile.

«Ce n'est pas normal aujourd'hui, au moment où on se parle, que si une équipe ambulancière vit une situation objectivement traumatisante [...], elle n'a pas le support immédiat de son employeur», a-t-il souligné.

Des embuches pour reconnaître un choc

Le vice-président a expliqué qu'après un épisode post-traumatique, l’ambulancier peut obtenir un diagnostic de son médecin. C’est ensuite au tour de la Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de l’accepter ou de le refuser.

«Souvent, on voit que la CNESST ne prend pas en considération le diagnostic du médecin et refuse l'admissibilité du travailleur avec une lésion professionnelle qui est le choc post-traumatique», a dénoncé Jérémie Landry.

Dans les cas où la CNESST va reconnaître le diagnostic, l’employeur contesterait cette décision dans «100 % des cas», selon lui.

«Le travailleur doit débuter des démarches juridiques avec son syndicat pour pouvoir venir démontrer devant le tribunal administratif du travail qu'il y a un choc post-traumatique, a-t-il estimé. Donc, on vient mettre encore une couche de plus sur la santé mentale de nos intervenants.»

Un protocole ministériel pour aider les ambulanciers?

Le vice-président aurait voulu collaborer avec le ministère afin de mettre en place un protocole.

«On voulait mettre un protocole ministériel au niveau de la santé mentale, des chocs post-traumatiques et toutes les situations objectivement traumatisantes. Mais à ce jour, on n’a absolument rien eu du gouvernement à ce sujet-là.»

La CNESST et le ministère de la Santé et des Services sociaux n’ont pas répondu aux demandes de l’Agence QMI au moment d'écrire ces lignes.

Écoutez l’entrevue intégrale dans l'extrait ci-dessus.

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