Santé: la CAQ «revient en arrière» selon l’ex-ministre Yves Bolduc

Carl Marchand
Même s’il est d’accord avec le constat d’un nécessaire changement dans le réseau de la santé, l’ancien ministre libéral Yves Bolduc ne peut s’empêcher de voir une certaine ironie dans le discours d’ouverture de François Legault prononcé mardi.
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«La CAQ était d’accord avec la réforme de Gaétan Barrette, qu’il y avait peut-être trop de fonctionnaires, il y avait trop d’administratif. Ils se sont rendu compte qu’il y avait trop de coupures et il faut qu’ils reviennent en arrière», a-t-il déclaré au micro de Philippe-Vincent Foisy sur QUB Radio, mercredi.
«On revient en arrière parce qu’on se rend compte qu’il y a des améliorations à apporter. Ça ne sera pas parfait, mais je pense que présentement, on est au stade où il faut décentraliser», a ajouté celui qui a piloté le ministère de la Santé de 2008 à 2012.
Yves Bolduc décroche cependant lorsqu’il est question de la productivité des médecins omnipraticiens. Tous veulent voir plus de patients, a insisté l’ancien ministre.
«Quand quelqu’un commence à dire qu’il faut changer la culture, c’est parce qu’il ne connaît pas le réseau de la santé. Ce n’est pas une question de culture, c’est une question d’organisation. Si les gens vont dans les urgences, c’est parce qu’il n’y a pas assez de médecins dans les cliniques médicales.»
Le réseau de la santé est le plus grand employeur au Québec, rappelle-t-il. Comme beaucoup d’autres secteurs, celui des soins de santé manque de bras et c’est là le principal problème, croit Yves Bolduc.
«Il faut qu’on en forme plus. On est en déficit d’à peu près 1000 médecins de famille. Si on ne reconnaît pas qu’il y a un déficit et qu’on ne travaille pas aujourd’hui, dans 10 ans, on va encore se parler des mêmes problèmes», a-t-il affirmé.