Sam Hamad tente de «leurrer les gens» sur le tramway, accuse Bruno Marchand
La Ville a annulé des contrats sans payer de pénalités


Dominique Lelièvre
Bruno Marchand accuse son adversaire Sam Hamad de vouloir tromper la population en continuant de laisser entendre que la Ville de Québec pourrait reculer sur le projet de tramway sans payer de pénalités. Pour le chef de Leadership Québec, c'est plutôt le maire sortant qui «tente de forcer l’acceptation de son tramway».
Durant la fin de semaine, Sam Hamad a repris à son compte un reportage de Radio-Canada selon lequel la Ville de Québec a été en mesure d’annuler 15 contrats totalisant 51 millions de dollars liés au tramway sans payer de pénalités.
Ces contrats ont été annulés dans la foulée du changement de la gouvernance du projet et ils concernent, par exemple, des services de communications ou des travaux préparatoires, rapportait la société d’État.
Rappelons que le gouvernement a retiré le projet à la Ville pour le confier à CDQP Infra, alors que certains contrats avaient déjà été octroyés.
Deux scénarios
«Cette information change tout. Elle montre que, contrairement à ce que Bruno Marchand martèle depuis des mois, il est possible de mettre fin à des engagements sans s’exposer à des pénalités», a soutenu M. Hamad sur sa page Facebook, dimanche.
«Soit on nous a menti, soit on a volontairement exclu l’habituelle clause permettant à la Ville de se retirer dans l'espoir de rendre le tramway irréversible, contre la volonté populaire», a-t-il dénoncé.
Ces propos ont fait bondir Bruno Marchand, mardi.
«On mélange des pommes avec des oranges», a lancé le maire sortant, en marge d'une annonce avec une délégation d'élus belges de passage à Québec.
Selon lui, Sam Hamad fait un amalgame entre les ententes conclues par la Ville, le gouvernement du Québec et CDPQ Infra, qui édictent leurs responsabilités dans le cadre du projet global, et les «petites portions» de contrats nécessaires à la réalisation du tramway.
«Il connaît cette différence-là, mais il veut leurrer les gens. C’est très clair. Il ne dit pas la vérité. C’est écrit noir sur blanc. Il y a des pénalités à ne pas réaliser les portions de contrats, tout le volet de travail que nous devons faire pour lequel nous nous sommes engagés [...]. C’est la même chose si le gouvernement du Québec se désistait», a-t-il soutenu.
Hamad lui répond
Sam Hamad n'a pas tardé à lui répondre, dans une déclaration transmise au Journal par son équipe en fin d'après-midi.
«Bruno Marchand tente de forcer l’acceptation de son tramway en agitant la menace de pénalités, comme s’il pouvait prendre les citoyens de Québec en otage pour imposer un projet qui divise et dont le coût a explosé», a réagi l'aspirant-maire.
Il soutient que son projet de mobilité, le «SRB+», pourra être réalisé plus rapidement et à moindre coût, en plus de mieux desservir les banlieues.
«Comme notre projet réutilise les études et infrastructures déjà payées par les contribuables et réduit la facture de plusieurs milliards, le gouvernement n'aura pas le choix de l'accepter sans pénalité si nous sommes élus le 2 novembre.»
Jusqu’à 371M$
En avril, la Ville de Québec évaluait que le montant des pénalités pourrait atteindre 371,7M$ si elle refuse de remplir ses obligations.
«Et donc, des coûts supplémentaires pour les citoyens», déplore M. Marchand.
Parmi les contrats révisés par la Ville, certains ont pu être transférés, modifiés ou résiliés grâce à des clauses prévues lors des appels d’offres, a confirmé le maire.
De son côté, Sam Hamad a affirmé en avril qu’une administration Hamad ne paierait «pas une cenne» pour se retirer du tramway et a reproché au maire sortant d’avoir accepté des clauses prévoyant des pénalités.
Il soutient que la plupart des travaux réalisés jusqu’à maintenant pour le tramway pourront être récupérés pour mettre en œuvre son projet de remplacement, soit un service rapide par bus et des voies réservées au coût de 4,2G$.
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