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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Sam Aliassime craint que le Canada ne se prive de l’immigration, «l’une de ses plus belles richesses»

Sam Aliassime à l’Académie Aliassime de tennis à Québec, jeudi.
Sam Aliassime à l'Académie Aliassime, jeudi à Québec.
Sam Aliassime à l’Académie Aliassime de tennis à Québec, jeudi. Sam Aliassime à l'Académie Aliassime, jeudi à Québec. Photo Stevens Leblanc
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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2025-02-28T05:00:00Z
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En faisant la vie dure aux immigrants, Sam Aliassime estime que les Américains sont en train «de se priver de l’une de leurs plus belles richesses, la diversité culturelle». Et il craint que le Canada ne fasse de même, à la lumière de ce qu’il entend dernièrement.

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«Il faut que l’on s’appuie sur cette différence de valeur que l’on a au Canada pour continuer de faire progresser le pays», plaide en entrevue au Journal l’entrepreneur et premier entraîneur de Félix Auger-Aliassime (dont il est aussi le papa).

«L’énergie qu’il y a dans le monde entier, ce n’est pas bon, regrette-t-il. S’il fallait que les pays comme le Canada ou la France fassent comme [le président américain Donald] Trump, qu’ils mettent les immigrants dans des avions, ce n’est pas humain. On est rendu plus con qu’avant!»

«Qu’est-ce qu’on peut faire?»

Propriétaire de l’Académie Aliassime à Québec depuis cinq ans, l’entraîneur de tennis a reçu cette semaine la Médaille du couronnement du roi Charles III. Une distinction qui souligne son «engagement exceptionnel» ainsi que sa «contribution significative à la communauté».

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Sam Aliassime a reçu du député Gérard Deltell la Médaille du couronnement du roi Charles III mardi.
Sam Aliassime a reçu du député Gérard Deltell la Médaille du couronnement du roi Charles III mardi. Photo fournie par SAM ALIASSIME

L’honneur, qui lui a fait chaud au cœur, a aussi fait naître chez lui l’envie de s’exprimer publiquement au sujet des critiques qu’il entend au sujet de l’immigration. Arrivé au Québec en 1998 en provenance de son Togo natal, Sam Aliassime estime avoir été reçu à bras ouverts par sa terre d’accueil.

C’est ce qui lui a donné le goût de redonner à sa communauté, explique-t-il. «Si le Canada ne m’avait pas donné cette chance, je ne serais pas où je suis aujourd’hui. [...] J’ai pris toutes les opportunités que le Canada m’a données», souligne-t-il.

Sam Aliassime dit avoir déjà eu la conversation avec Félix. «Je me suis dit: “Qu’est-ce qu’on peut faire [pour redonner au Canada]?”»

«Parmi 300 000 jeunes joueurs de tennis, un seul réussira à vivre de ce sport. Mais aux 299 999 autres, on aura apporté des valeurs éducatives qui vont leur servir un jour dans leur vie», précise-t-il pour illustrer l’apport des académies sportives comme la sienne à la société.

«Qu’est-ce qui se passerait?»

M. Aliassime souligne ne pas être le seul immigrant à s’impliquer comme ça. C’est notamment ce qui alimente ses craintes, quand il entend des gens s’élever publiquement contre les nouveaux arrivants, que ce soit au Québec ou encore au fil de ses déplacements en France ou aux États-Unis.

«J’entends que les immigrants ont envahi le pays. Récemment, j’entendais à la radio qu’il n’y avait plus de logements à cause des immigrants, que les immigrants prenaient les jobs des Québécois. Mais si on disait aux immigrants de retourner dans leur pays, qu’est-ce qui se passerait?»

«On peut réussir davantage ensemble que si on était seul», insiste-t-il.

Continuer de bâtir

Sam Aliassime reconnaît que, comme pour l’ensemble des franges de la population, tous les immigrants ne sont pas des citoyens exemplaires. «Il y a des petits cons partout!»

«J’ai d’ailleurs un message que je veux lancer à tous les nouveaux arrivants, ajoute l’entraîneur. Quand quelqu’un t’ouvre sa porte, qu’il t’accueille chez lui, il faut respecter ses règles, ses valeurs. Il faut apprécier la chance que tu as d’être invité. [Les immigrants] doivent continuer de bâtir le pays qui les accueille. C’est ce que j’appelle l’intégration.»

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