Salut nazi: la citoyenne Vicky Lépine compte poursuivre le maire Bruno Marchand


Taïeb Moalla
Affirmant que Bruno Marchand ne lui a pas présenté «d’excuses sincères et réparatrices», la citoyenne accusée par le maire d’avoir fait un salut nazi en pleine séance du conseil municipal compte le poursuivre pour obtenir justice, a appris Le Journal.
L’histoire avait défrayé la chronique depuis le mardi 4 février. Ce soir-là, Vicky Lépine avait posé une question, en conseil municipal, dressant son bras vers le haut. Sur le coup, le maire de Québec avait refusé de lui répondre, soutenant «qu’on ne [pouvait] pas commencer son intervention en faisant un salut nazi». Mme Lépine avait alors rapidement nié que c’était là son intention.
Deux jours plus tard, M. Marchand a fini par écrire des excuses dans sa page Facebook. «Je m’excuse auprès d’elle des conséquences qu’elle a pu vivre à la suite de mon intervention», a-t-il affirmé.
Vendredi après-midi, en entrevue avec Le Journal, Mme Lépine a cependant estimé que le maire «ne s’[était] jamais excusé pour son geste. Il s’est excusé pour les conséquences sur moi. C’est comme s’il disait: “Je m’excuse pour tes bleus, mais je ne m’excuse pas de t’avoir fessée”. Ça ne marche pas».
Mme Lépine dit avoir rencontré le maire pendant 15 minutes, le jeudi 13 février. D’après elle, une de ses principales demandes, lors de cet entretien, était que le maire contacte son employeur (à elle) pour qu’il n’y ait pas de conséquences sur sa carrière. Or, M. Marchand aurait refusé cette requête, a-t-elle avancé.
Quel genre de poursuites?
Devant cette situation, Mme Lépine affirme qu’elle compte poursuivre le maire. «Ça, c’est sûr, sûr, sûr. Maintenant quand, comment et avec qui? Je suis en train de décider. J’ai un an pour déposer mon dossier en diffamation. Ce n’est pas obligé que ce soit demain matin», a-t-elle déclaré.
La voie juridique d’une requête en diffamation n’est d’ailleurs pas la seule envisagée. Vicky Lépine a dit étudier la possibilité de poursuivre le maire au criminel pour «intimidation» ou encore de déposer une requête en «manquement déontologique» contre lui, devant la Commission municipale du Québec (CMQ).
Chose certaine, Mme Lépine a insisté pour dire qu’elle ne demandait pas d’argent au maire. «Je continue de vivre des préjudices. C’est pas fini. J’en ai perdu des journées de travail. J’en perds de l’énergie», a-t-elle assuré. «Il a eu le temps, à plusieurs reprises, de s’excuser et il a le pouvoir de réparer. Ce qu’il ne fait pas».
Au cabinet du maire Marchand, on n’a pas voulu émettre de commentaires.
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