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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Salebarbes: les Acadiens qui ont conquis le Québec

Salebarbes lance mercredi son troisième album, À boire deboutte.
Salebarbes lance mercredi son troisième album, À boire deboutte. Photo de Bertrand Exertier fournie par Salebarbes
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2023-08-30T09:00:00Z
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RIMOUSKI – Salebarbes n’avait que deux concerts d’existence, aucun album, ni aucun revenu, quand le guitariste Kevin McIntyre a abandonné un travail à temps plein et un confortable fonds de pension pour tout miser sur cette improbable réunion de musiciens acadiens qui avaient le cœur à la fête.

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Les deux concerts en question, ce sont les soirées fondatrices à la salle des Pas Perdus, aux Îles-de-la-Madeleine, des prestations immortalisées sur le premier album de Salebarbes daté de 2019, vendu à plus de 40 000 exemplaires, un score bon pour un disque d’or.

Même si les spectacles avaient fait fureur et que l’union des Acadiens Jean-François Breau, Éloi et Jonathan Painchaud, Georges Belliveau et McIntyre possédait déjà ce petit quelque chose qui fait la différence, ça prenait un sacré culot pour tout plaquer.

«Nous n’avions rien en tout», se souvient le guitariste, lors d’une entrevue réalisée par Le Journal avec Salebarbes avant un concert à Rimouski, au début du mois d’août.

«On jouait dans des bars de 122 personnes», le relance Jonathan Painchaud.

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Jean-François Breau, debout dans la cuisine de la tente-roulotte qui servait de loge aux cinq gars, a le mieux résumé la décision de son collègue. «C’est un estie de move pareil.»

«J’ai senti ça, explique Kevin McIntyre. Ce n’était pas mon premier rodéo de tripper avec du monde, je savais qu’il y avait de quoi en tabarnac icitte, c’est pas une joke. J’ai une famille, une femme, tu ne lâches pas une pension. En plus, on sépare [les revenus] à cinq, mais il faut prendre des chances dans la vie.»

Salebarbes en concert, le 3 août, à Rimouski.
Salebarbes en concert, le 3 août, à Rimouski. Photo de Cédric Bélanger/Le Journal de Québec

Amitié Québec-Acadie

L’avenir lui a donné raison. Le succès du second album de Salebarbes, Gin à l’eau salée, a aussi été certifié or et il y a rarement un banc vide dans les salles où joue le groupe, autant au Québec qu’au Nouveau-Brunswick.

Les airs trad/cajun/country dansants du quintette ont clairement touché une corde sensible au Québec. Salebarbes aurait-il redonné le goût de la culture acadienne aux Québécois?

«Je pense que c’est venu réaffirmer une amitié super naturelle entre les Acadiens et les Québécois. Il y a beaucoup de communautés acadiennes au Québec, dans Lanaudière et en Abitibi en particulier. Il y a aussi des icônes québécoises qui sont de descendance acadienne, comme Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde», signale Éloi Painchaud.

«Je vis en Acadie, enchaîne de son côté Georges Belliveau, et j’y vois l’influence que nous avons sur de jeunes groupes, qui ont pris quelques petites d’affaires de nous autres. »

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«Ça commence à bien s’habiller», le coupe en riant Éloi Painchaud, en faisant allusion aux complets chics que portent les musiciens sur scène.

Photo les archives Stevens LeBlanc/Le Journal de Québec
Photo les archives Stevens LeBlanc/Le Journal de Québec

Les bons vieux Salebarbes

Tout cela nous mène au troisième bébé de Salebarbes, À boire deboutte, disponible ce mercredi.

Ceux qui ont entendu les extraits Tite-gomme et Stirer la roux peuvent déjà en témoigner, Salebarbes demeure en terrain connu. Leurs admirateurs y retrouveront l’esprit festif du groupe de même que les références typiques au mode de vie acadien, cette fois dans des chansons toutes originales.

Les gars étaient d’ailleurs contents d’entendre l’auteur de ces lignes leur répondre qu’il avait retrouvé ses bons vieux Salebarbes à la question «qu’est-ce que tu as pensé de l’album?»

«C’est un beau compliment, dit Jean-François Breau. Je pense qu’on a envie d’évoluer dans ce qu’on est, ça fait six ans qu’on existe depuis le 14 juillet passé. Salebarbes est né en allant s’amuser avec du répertoire emprunté. Aujourd’hui, de proposer un album composé, écrit, chanté et réalisé de A à Z, il y a une immense fierté là-dedans. En sachant que les gens qui aimaient Salebarbes au début aiment encore ça, je pense que c’est gagnant-gagnant. Pour nous, en tout cas, parce que ça nous permet de continuer de faire de la musique ensemble.»

– Salebarbes sera en spectacle au MTelus de Montréal, le 5 octobre, et au Théâtre Capitole, du 24 au 26 novembre. Pour toutes les dates, consultez salebarbes.com.

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