[VIDÉOS] Saints, Cardinals, Jets: les meilleurs casques de la NFL sont fabriqués sur Le Plateau–Mont-Royal

Des casques de football américain plus légers, plus performants et moins chers que ceux qui dominent actuellement le marché sont fabriqués à Montréal dans une «usine» d’imprimantes 3D qui en fabriquera 5000, juste cette année.

C’est au deuxième étage d’un immeuble du Plateau–Mont-Royal, coin Rachel et Saint-Laurent, que 150 imprimantes 3D produisent jour et nuit des casques de football utilisés par la National Football League (NFL). Ils sont considérés par l’université américaine Virginia Tech comme les meilleurs de leur catégorie.

«Plus légers, plus performants et moins chers», résume Franck Le Naveaux, directeur de la recherche chez Kollide, en montrant une image du plus récent classement des ingénieurs américains. Les meilleures notes ont été accordées au casque Apache et la quatrième au Gladiator parmi les huit meilleurs casques actuellement commercialisés aux États-Unis.

Les footballeurs professionnels Cam Jordan, des Saints de La Nouvelle-Orléans, Darius Robinson, des Cardinals de l’Arizona, et Tyrod Taylor, des Jets de New York, ont affiché publiquement leur préférence pour ces casques que 24 des 32 équipes de la NFL ont adoptés.

«Il y a de quoi être fier de cette réalisation entièrement québécoise qui s’illustre dans l’un des sports les plus populaires de la planète», lance Éric Wagnac, professeur de génie mécanique à l’École de technologie supérieure de Montréal, où se tient cette semaine le congrès de l’ACFAS.

Tarifs douaniers

L’imposition de tarifs douaniers sur les importations canadiennes aux États-Unis ne préoccupe pas les administrateurs de Kollide, qui vend toute sa production chez nos voisins du Sud.

«Pas question de quitter le Québec», lance Franck Le Naveaux, directeur de la recherche de l’entreprise montréalaise.

Rien n’a changé jusqu’à maintenant dans le carnet de commandes de l’entreprise qui compte 5000 casques commandés pour 2025. C’est un partenaire californien, Light, qui s’occupe de la vente et la distribution des casques.

Actuellement, il n’est pas possible d’acheter un de ces casques au Canada. «C’est un marché que nous souhaitons développer, mais qui nous échappe actuellement», déplore Romain Auméras, soulignant que trois équipes de football (Alouettes, Concordia et McGill) s’affrontent dans un rayon de 500 mètres autour de leur usine.

Fierté québécoise

En collaboration avec son collègue du Département de génie mécanique Yvan Petit et l’entreprise Kollide, il présentait mardi l’histoire à succès de ces casques dans un colloque de l’Acfas ayant pour thème les innovations technologiques en santé.

Le principal défi à relever consistait à diminuer les impacts des commotions cérébrales pour les joueurs qui reçoivent, en moyenne, 1440 impacts à la tête par saison. La NFL avait lancé en 2020 un concours international visant la mise au point d’un casque plus sécuritaire. L’entreprise québécoise s’était alors illustrée et avait obtenu au total 750 000$ pour le développement de son prototype.

«C’est un peu un rêve de voir ça», lance le designer industriel Gabriel Boutin, membre fondateur de l’entreprise. C’est lui qui avait été informé du NFL Helmet Challenge alors qu’il travaillait chez Louis-Garneau, à Québec.

Protection accrue

Les quatre dernières années ont été consacrées au perfectionnement des coussinets de protection insérés dans la coquille. C’est là que se situe l’apport le plus significatif de l’entreprise, selon son coordonnateur de la R&D, Romain Auméras.

«C’est très satisfaisant de savoir que notre casque protégera mieux la tête des joueurs», explique ce hockeyeur de haut niveau qui a vu certains de ses coéquipiers tomber au combat à cause des commotions cérébrales.

En attendant, une version redessinée des casques américains destinée aux mineurs est sur le point d’être lancée.