Saint-Roch: les opposants critiquent l’«inaction» de Marchand

Les opposants à Bruno Marchand dans la course à la mairie de Québec se sont déchaînés contre son plan à 100 millions $ pour revitaliser Saint-Roch, lui reprochant d’avoir été inactif pendant quatre ans sur la question. 

Les candidats à la mairie ont défilé dans Saint-Roch, lundi, après la publication dans nos pages du plan du maire sortant pour sortir le quartier du centre-ville de sa torpeur. 

«C’est quelqu’un qui met le feu et après ça, il joue au pompier», a pesté Sam Hamad de Leadership Québec. «Pourquoi qu’on l’a pas fait depuis quatre ans? C’est pas compliqué [...]. Il a promis l’itinérance zéro et finalement, il l’a augmentée.»

Réduisant le plan du maire à l’effacement des graffitis, à l’amélioration des parcs et à l’amélioration de l’éclairage, l’ancien ministre libéral affirme qu’il s’agit des missions normales de la Ville.

«Pour impressionner»

Il s’interroge sur les investissements prévus et soupçonne que le maire ait inclus dans ces chiffres des montants déjà prévus au budget de fonctionnement. «Aujourd’hui, deux mois avant le vote, on annonce de gros chiffres pour impressionner le monde.»

Notons que le plan Marchand prévoit des actions sur huit axes et comporte plusieurs champs, dont la sécurité, les crédits d’impôt, l’ajout de fonctionnaires, le logement et l’animation. Le plan se décline sur trois ans, mais la majeure partie des investissements ira à la revitalisation de cinq parcs et se fera sur un horizon de 15 ans, a précisé son cabinet lundi.

M. Hamad n’a pas voulu chiffrer les actions qu’il mettra en place. Il affirme qu’il propose que la Ville revienne aux services de base et qu’on apporte de l’aide supplémentaire aux organismes sur le terrain en impliquant davantage le privé.

«Crédibilité zéro»

«Bruno Marchand, en début de mandat, nous a beaucoup parlé d’itinérance zéro. J’ai envie de vous dire: crédibilité zéro», a critiqué le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve. «Son discours devrait commencer par des excuses pour son indifférence, sa négation du problème depuis quatre ans. On a eu l’impression que Bruno Marchand s’intéressait à Saint-Roch juste pour y installer des pistes cyclables. C’est un constat d’échec, il ne mérite pas un deuxième mandat pour s’occuper de Saint-Roch, puisqu’il a prouvé par son inaction qu’il n’était pas intéressé.»

Il propose pour sa part un plan de 40 millions $ sur quatre ans ayant comme priorités le nettoyage, le pavoisement et l’animation, l’élargissement aux citoyens du programme d’aide aux commerçants, la mise en valeur de l’identité étudiante de Saint-Roch et le renforcement d’une police de proximité pour gérer les enjeux de sécurité.

De son côté, la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, estime que le plan de M. Marchand, «ça fait partie des promesses qui sont répétées et peu avancées. Ça renforce le discours que Québec stagne».

Logement, «le nerf de la guerre»

Les engagements du maire «passent à côté». Elle préconise des investissements massifs dans l’itinérance et le logement, qui est «le nerf de la guerre». «Investir dans la police, ce n’est pas une solution», fait-elle valoir.

Elle annoncera bientôt un plan «bien ficelé» pour l’itinérance et le logement. «On veut que tout le monde ait un toit et on doit protéger les logements qui sont réellement abordables.»