Saint-Roch-de-l’Achigan: trois corps localisés dans les décombres de l’explosion
La cause exacte du drame pourrait être difficile à déterminer, selon des experts

Laurent Lavoie
Les corps des trois travailleurs disparus il y a cinq jours dans la violente explosion survenue dans un commerce de propane à Saint-Roch-de-l’Achigan ont été localisés dans les décombres lundi.
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Après des recherches qui ont duré plusieurs jours et où la neige est venue compliquer le travail, les autorités sont finalement parvenues à localiser sous un amas de débris les trois personnes qui manquaient à l’appel.

L’enquête minutieuse menée par la Sûreté du Québec (SQ) a été déclenchée après une immense explosion suivie d’un violent incendie, jeudi dernier, à l’entreprise familiale Propane Lafortune.
Sur place lundi après-midi, Le Journal a vu l’une des dépouilles être extirpée des débris et transportée à l’extérieur sur un brancard et couverte d’une toile blanche.

Les corps seront envoyés au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale afin d’identifier formellement les victimes, a indiqué Hélène St-Pierre, porte-parole à la SQ.
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« C’est l’étape la plus attendue. Ce qui est difficile pour les familles, c’est d’attendre une confirmation, soulignait plus tôt en journée le maire de Saint-Roch-de-l’Achigan, Sébastien Marcil. Tant et aussi longtemps qu’on n’a pas la confirmation, le deuil ne peut pas s’amorcer. »

Petite communauté en deuil
Selon nos informations, Céline Pilon, à l’emploi de Propane Lafortune depuis une dizaine d’années, France Desrosiers ainsi qu’un sous-traitant sont les victimes de cette tragédie qui a plongé la petite communauté de 5400 âmes dans le deuil.
Rappelons que la puissante déflagration avait été ressentie à des kilomètres à la ronde, et plusieurs détonations avaient fait vibrer des maisons à proximité.

Les autorités cherchent toujours à clarifier les circonstances exactes de l’explosion. La SQ a d’ailleurs obtenu les autorisations judiciaires pour recueillir des preuves en matière de négligence criminelle.

Il s’agit d’une formalité quand de tels événements se produisent, et selon nos informations, aucune piste ne laisse croire qu’il y a nécessairement eu négligence criminelle à ce stade de l’enquête. Mais si tel devait être le cas, cela permettrait de présenter les preuves devant un tribunal, explique-t-on.
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Cause difficile à déterminer
Devant un incendie d’une telle ampleur, il peut être ardu de recueillir des pièces matérielles d’importance, ont indiqué au Journal deux experts en sinistres, qui ont préféré taire leur nom puisqu’ils ne connaissent pas les détails de cet événement précis.
« Si tu n’as plus de toit, plus de structure, c’est par procédé d’élimination » que la cause de l’explosion pourrait être établie, avance l’un d’eux.
« [Les enquêteurs] vont finir par le savoir, mais avec précision, ça va être difficile, illustre un autre expert. C’est comme mélanger un jeu de cartes et je te dis de trouver l’as de cœur. »
– Avec la collaboration d’Erika Aubin
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