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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Saignée de 2,8 milliards$ pour le bas de laine des Québécois

La valeur des parts de la Caisse dans Alstom a chuté de 62% en quatorze mois

La Caisse de dépôt et placement du Québec est devenue le plus important actionnaire d’Alstom au moment de la fusion avec Bombardier Transport, en janvier 2021. Alstom possède 20 % de l’entreprise ferroviaire russe Transmashholding.
La Caisse de dépôt et placement du Québec est devenue le plus important actionnaire d’Alstom au moment de la fusion avec Bombardier Transport, en janvier 2021. Alstom possède 20 % de l’entreprise ferroviaire russe Transmashholding. Photo AFP
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Olivier Bourque

2022-03-09T05:00:00Z
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Le conflit en Ukraine a un impact dévastateur sur la valeur du placement de la Caisse de dépôt dans le géant ferroviaire Alstom, qui était déjà malmené en Bourse bien avant l’invasion russe. 

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Hier, l’action de la multinationale française cotée à Paris a remonté, mais la veille, le titre avait chuté de 14 %, à son plus bas depuis 2005. 

Sur un mois, Alstom a retraité de 29 %, aggravant son recul amorcé depuis plusieurs mois sur les marchés boursiers. 

La raison ? Bien qu’Alstom soit peu présente en Russie avec 0,5 % de ses ventes, elle possède tout de même 20 % du géant ferroviaire russe Transmashholding (TMH) et lui livre de l’équipement. 

Photo tirée du site TMH
Photo tirée du site TMH

Alstom a aussi des visées sur les marchés de l’ex-Union soviétique et pourrait aussi perdre un contrat important en Ukraine, ce qui refroidit les investisseurs. 

Tout cela, ajouté aux déboires d’Alstom en Bourse depuis la fusion avec Bombardier Transport, fait en sorte que la Caisse a vu la valeur de son placement se réduire comme neige au soleil. 

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En janvier 2021, au moment où le bas de laine des Québécois est devenu l’actionnaire principal d’Alstom, la valeur de son bloc d’actions était de 4,5 milliards $. Mais hier, ce placement ne valait plus que 1,7 milliard $, une baisse de 62 % et une perte sur papier de 2,8 milliards $. 

  • Écoutez aussi l'édito économique de Michel Girard diffusé chaque jour en direct 6 h 50 à QUB radio : 

La Caisse croit en Alstom

Malgré cette déroute, la Caisse croit toujours en l’avenir de l’entreprise ferroviaire lors des prochaines années dans un contexte de décarbonation du secteur du transport. 

« Notre investissement est porté par une vision à long terme. Nous avons une forte conviction sur l’avenir du secteur de la mobilité durable, qui joue un rôle essentiel par rapport au défi climatique », a souligné la porte-parole Kate Monfette dans une déclaration écrite envoyée au Journal

En 2015, la Caisse avait volé au secours de Bombardier, tout près de la faillite, en prenant 30 % de Bombardier Transport pour un montant de 2 milliards $. 

Puis, lors de la vente de cette filiale à Alstom, l’institution avait rajouté 1 milliard $ dans l’entreprise française. À la clôture de la transaction, la Caisse détenait donc 17,4 % de la société. 

Mais depuis, le titre d’Alstom a lentement mais sûrement sombré à la bourse, notamment en raison de difficultés à digérer Bombardier Transport. 

À l’été dernier, le grand patron Henri Poupart-Lafarge avait souligné s’attendre à des mois difficiles et avait détaillé un plan visant à retrouver une meilleure rentabilité, mais cela n’arrivera pas avant 2025.  

Alstom possède toujours l’ancienne usine de Bombardier située à La Pocatière.

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