«Si tu m’entends, cogne sur un arbre!»: un chasseur disparu retrouvé par un autre chasseur
Le septuagénaire était porté disparu depuis une semaine
Zoé Arcand
Un chasseur porté disparu durant une semaine a finalement été retrouvé sain et sauf dimanche, au Saguenay, par un autre chasseur qui est volontairement parti à sa recherche en tenant à faire son devoir.
«Richard, si tu m’entends, cogne sur un arbre!»
C’est ainsi que s’est époumoné Frédéric Gaudreault, un chasseur de 45 ans ayant arpenté kilomètre par kilomètre la forêt des monts Valin jusqu’à ce qu’il trouve enfin Richard Bélisle, affaibli mais en vie. Il s’était perdu profondément dans les bois, à 1,5 km du chemin principal.
Cet homme de 72 ans lui a répondu en soufflant dans son appeau, le cône utilisé par les chasseurs pour appeler l’orignal.
«C’est moi, le Richard qui a disparu», a lancé Richard Bélisle, soulagé qu’on le retrouve enfin.
Disparu depuis une semaine
Il manquait à l’appel depuis le 29 septembre dernier, où il avait été aperçu pour la dernière fois dans un secteur de la zone d’exploitation contrôlée (ZEC) Onatchiway, à Saint-David-de-Falardeau.
Lors de sa disparition, il portait des vêtements de camouflage, un dossard orange et un sac à dos.
C’est son groupe de chasse qui avait alerté les autorités vers 16h15, après avoir retrouvé son VTT abandonné.
Selon M. Gaudreault, qui connaît cette forêt comme le fond de sa poche, le chasseur perdu n’avait pas mangé depuis cinq jours et avait à peine bu d’eau.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Faire son devoir
«Ça faisait une semaine que j’entendais parler de sa disparition et que personne ne le trouvait donc je me suis réveillé un matin et j’ai eu besoin de faire ma part», a-t-il simplement expliqué, soulignant qu’il ne connaissait pas M. Bélisle.
Il a donc décidé de ne pas aller à la chasse cette journée-là et d’appeler la Sûreté du Québec pour lui offrir son aide et son expérience. En effet, il connaît ces bois par cœur parce qu’il les explore depuis l’âge de 10 ans, quand il était accompagné de son père. Il a néanmoins utilisé un GPS pour éviter de se perdre lui aussi.
Sur les lieux, il s’est figurativement mis dans les souliers de Richard Bélisle et a emprunté un sentier inutilisé depuis longtemps et repris par la forêt.
Lorsque M. Gaudreault a retrouvé M. Bélisle, il l’a accompagné tout au long des 500m qui les séparaient de son VTT. Le rescapé, qui avait eu froid et qui avait entendu de nombreux orignaux, devait s’allonger au sol fréquemment.
Les recherches, menées par la SQ et des membres de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage, s’étaient rapidement déployées sur le terrain et étaient encore en cours. Elles étaient appuyées par un hélicoptère du corps de police, a indiqué Nancy Fournier, porte-parole de la SQ.