Saguenay: la première année de la mairesse Dufour marquée par le glissement de terrain
Jean Houle
La première année de Julie Dufour à la tête de Saguenay a été marquée par le glissement de terrain de La Baie, un événement qu’elle considère avoir particulièrement bien géré.
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«Il n'y a pas eu de mort dans cet événement. On nous a reproché d'avoir procédé à l'évacuation trop rapidement, mais quand j'ai vu la maison qui abritait les cinq enfants renversée... On n'a perdu aucun citoyen dans cet épisode», s’est-elle félicitée en faisant le bilan de sa première année comme mairesse, lundi.
Le gouvernement a accepté de hausser les programmes pour les sinistrés, entre autres concernant la valeur de remplacement des maisons.
«On a eu l'écoute du gouvernement, qui a modifié des programmes existants. Même si ça a été difficile pour les familles, personne n'a fait faillite», a exprimé la mairesse Dufour.
Il y a un an, Julie Dufour se voyait remettre les clés de la mairie de Saguenay, après huit ans comme conseillère du district de Shipshaw. Outre le glissement de terrain, sa première année de mandat a été marquée par une hausse fulgurante de l'inflation.
Mais les défis économiques de Saguenay, qui présente le plus faible taux de croissance parmi les 10 plus grandes villes du Québec, constituent un autre terrain glissant.
«Il n'y avait pas de planification de développement depuis la fusion de 2002, a relaté la mairesse. C'était un problème, une solution, sans vision globale. Quand la priorité, c'est de garder le taux de taxation bas, ça donne la situation d'aujourd'hui. Il n'y a pas eu d'investissements dans le parc industriel de Chicoutimi. Nous avons besoin d'entreprises qui vont nous amener de nouveaux citoyens pour répartir la facture des coûts de nos services.»
«Quand j'entends dire que Trois-Rivières et Sherbrooke se paient un amphithéâtre ou une salle de spectacles, je suis obligée de répondre que ces villes ont des revenus que nous n'avons pas», a-t-elle poursuivi.
Mme Dufour a néanmoins souligné qu’elle n’aurait pas nécessairement fait mieux que l’ancien maire Jean Tremblay, qui a dirigé la Ville de 2002 à 2017.
Ce dernier n'a pas tardé à défendre son bilan et sa vision.
«Quand je suis arrivé en poste, Saguenay était la capitale nationale du chômage. On a investi énormément dans le parc industriel, on a eu Nordia, Ubisoft, les bateaux de croisières, la desserte ferroviaire aux installations portuaires de Grande-Anse», a énuméré l’ancien maire.
M. Tremblay reconnaît que concocter un budget tenant compte d'une inflation de 8 % est périlleux.
«Mais les taxes doivent arrêter de grimper à un moment donné, estime-t-il. On est la grande ville qui a le plus augmenté les taxes depuis que je suis parti, en 2017. Si ta masse salariale augmente de 3 %, bien tu coupes des dépenses ou ton nombre d'employés de 3 %. C'est ce qu'on faisait dans notre temps.»
Comme d'autres villes, Saguenay interpellera Québec sur la nécessité d'un nouveau pacte fiscal équitable. La mairesse a rappelé que la Ville occupe un territoire deux fois et demie plus grand que l'île de Montréal, avec 30 fois moins de population.
Mme Dufour attend aussi avec impatience le chèque de 117 millions $ pour la zone industrialo-portuaire promis par François Legault en campagne électorale.