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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Sacrifier l'avenir de nos enfants?

Une femme porte sur ses 
épaules une jeune fille lors d’une 
manifestation pour le climat, 
à Montréal, en novembre dernier.
Une femme porte sur ses épaules une jeune fille lors d’une manifestation pour le climat, à Montréal, en novembre dernier. Photo d'archives
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Photo portrait de Laure Waridel

Laure Waridel

2022-09-17T09:00:00Z
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Lors du débat des chefs, l’action environnementale a été présentée comme un sacrifice. Or, en ce moment, c’est l’avenir de nos enfants qu’on sacrifie collectivement au temple de notre aveuglement volontaire. 

C’est pour ça que des milliers de jeunes prendront la rue et invitent toute la population à les suivre vendredi prochain, le 23 septembre dans neuf villes du Québec. Dont à Rouyn-Noranda où les Mères au front dénoncent l’empoisonnement de leurs enfants à l’arsenic. Quinze nanogrammes à la fois, enveloppés d’une bénédiction gouvernementale !

Transformer nos inquiétudes en action

J’aimerais avoir tort en écrivant qu’on sacrifie nos enfants. Malheureusement, chaque semaine, de nouvelles études scientifiques me donnent raison, rappelant que la situation est pire qu’anticipée. Qu’elle s’aggrave avec le temps, les affectant disproportionnellement.

Je vous parle de vos enfants et petits-enfants. Ceux de vos frères et de vos sœurs, de vos amis et de vos voisins. Je vous parle des enfants du Québec et de toute la planète. 

Comme Richard Séguin dans une de ses chansons, je me demande « Qu’est-ce qu’on leur laisse ? ». 

Prendre nos responsabilités

S’il est vrai que la Chine et l’Inde polluent plus que le Québec, notre empreinte écologique par habitant est cependant plusieurs fois supérieure à la leur.

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Nous avons le pouvoir et le devoir de faire beaucoup mieux en nous inspirant des meilleures pratiques de nations qui font mieux que nous, en Europe notamment.

Le Québec a tout ce qu’il faut d’intelligence, d’ingéniosité, de créativité, de générosité et de lucidité pour transformer son économie afin de répondre à nos besoins tout en respectant les limites planétaires.

Oui, il faudra se libérer des énergies fossiles, appliquer le principe du « pollueur-payeur » et changer certaines de nos habitudes de vie en consommant moins et en partageant plus. Mais est-ce vraiment un sacrifice sachant à quel point l’inaction affectera nos vies et menace celles de nos enfants ? 

Points de bascule

Il y a dix jours, la revue Science publiait une synthèse de plus de 200 articles scientifiques visant à mieux prévoir les seuils de déclenchement de points de bascule menant à l’emballement climatique. On y apprenait que certains sont déjà atteints.

La pluie d’un mois de septembre entier tombée en une seule journée à Montréal mardi dernier n’est qu’un avant-goût d’une nouvelle normalité. La demande de financement des municipalités pour l’adaptation aux changements climatiques n’est donc pas un luxe, mais une nécessité. 

Inflation

Sachant qu’un des meilleurs moyens de lutter contre l’inflation est de réduire la consommation, le prochain gouvernement aura l’occasion de faire d’une pierre deux coups. 

Par exemple, investir dans des solutions qui réduisent notre dépendance à l’auto-solo est un excellent moyen de réduire les dépenses en déplacements. Selon la CAA, la possession d’une voiture coûte environ 11 000 $/an. Bien des ménages sont contraints à en posséder plusieurs, faute d’autres solutions efficaces dans leurs milieux, même s’ils aimeraient pouvoir faire autrement.

Réduire le gaspillage énergétique et alimentaire, optimiser l’utilisation des ressources en misant sur l’économie circulaire et collaborative sont quelques exemples de solutions à notre portée.

Convaincue que les quatre prochaines années seront déterminantes, vendredi, je marcherai pour nos enfants. Je vous invite à venir avec moi.

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