Sacré-Cœur épinglé pour abus de contention: «Personne n'est responsable!», s'indigne Paul Brunet

Rita St-Michel
Un rapport accablant du Protecteur du citoyen publié jeudi révèle des cas de maltraitance à l'Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, où la contention physique et chimique serait devenue «une règle générale». Paul Brunet dénonce l'impunité totale.
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Le Protecteur du citoyen a publié le rapport dévastateur sur l'Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, documentant neuf cas graves d'abus de contention qui s'apparentent à de la maltraitance.
Patients attachés, drogués pour les paralyser ou les endormir: les pratiques dénoncées rappellent les pires heures des centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
Paul Brunet, directeur général du Conseil pour la protection des malades, ne décolère pas, dans une entrevue accordée vendredi à Mario Dumont, sur QUB radio et télé, diffusée sur les ondes du 99,5 FM Montréal.
«La contention est devenue une règle générale, comme on l'a vécu dans les CHSLD contre quoi on s'est battu si longtemps », fustige-t-il.

M. Brunet rappelle que «ce n'est pas parce que vous manquez de monde que vous avez le droit d'attacher les gens ».
Depuis 2002, les établissements doivent pourtant avoir une politique stricte sur l'usage des contentions. Des comités de vigilance sont censés veiller au respect de ces règles, renforcées encore en 2024. «Sur le terrain, de toute évidence, ça ne se fait pas», constate amèrement Paul Brunet.
Ce qui indigne le plus le directeur général du Conseil pour la protection des malades est l'absence totale de conséquences. «Y a-tu quelqu'un qui va se faire chicaner ? Y a rien qui se passe là-dedans », s'emporte-t-il.
Pour cet hôpital de renommée internationale, l'expert exige des comptes: «Il faut que quelqu'un soit imputable. Le personnel doit s'adapter aux usagers, non l'inverse.»
Voyez l'entrevue complète de Paul Brunet dans la vidéo ci-dessus