Sachets de nicotine: certains produits «ciblés pour les jeunes avec un haut potentiel de dépendance», avertit l’Ordre des pharmaciens
Agence QMI
Populaires dans plusieurs pays scandinaves, autorisés par Santé Canada comme produit de thérapie pour arrêter de fumer et vendus à des jeunes sur le marché noir: les sachets de nicotine posent un risque élevé de dépendance lorsqu'ils ne sont pas utilisés correctement, alerte le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Jean-François Desgagnés.
Dans un reportage publié mercredi, la CBC rapporte que des sachets de nicotine illégaux, avec des teneurs qui dépassent les niveaux prescrits par Santé Canada, sont vendus dans certains dépanneurs à travers le pays, dont à Montréal.
Les sachets de nicotine légaux sont quant à eux vendus dans les pharmacies, et ce, uniquement dans une démarche d'abandon de la cigarette.
«Ce que l’on sait, c’est que ce sont des produits qui sont ciblés pour les jeunes et qui sont avec un très haut potentiel de dépendance, donc on développe des dépendances face à ça», avance M. Desgagnés, en entrevue à QUB radio et télé, diffusée au 99,5 FM Montréal.
«C’est un principe de dépendance qui se compare à d’autres substances illicites, ajoute-t-il. Il faut que Santé Canada fasse respecter sa loi. On n'accepterait pas que des cigarettes de contrebande soient vendues dans les dépanneurs.»
Le fait que certains de ces produits soient commercialisés en ciblant des jeunes avec des saveurs pose un grand problème, selon lui.
«Notre position quand ce produit a été commercialisé, ça a été de demander aux pharmaciens de prendre ce produit et de le mettre derrière le comptoir pour s’assurer qu’il n’y ait pas de mésusage et que ce ne soit pas utilisé pour des fins récréatives», dit-il.
«Ce sont des produits qui sont ciblés pour les jeunes avec des saveurs, des goûts et qui créent une dépendance, continue-t-il. Rappelons-nous quand les premières vapoteuses sont arrivées, les gens trouvaient ça intéressant dans un processus de satiation tabagique.»
Le pharmacien invite les personnes qui souhaitent arrêter de fumer à se faire accompagner pour être dirigés vers la méthode la plus appropriée selon leur situation.
«Que les gens utilisent [les sachets de nicotine] dans une démarche accompagnée, supervisée par un professionnel de la santé, c’est tout à fait adéquat, soutient-il. Mais quand on l’utilise de façon récréative, il faut que les gens aient conscience qu’il y a un haut potentiel de dépendance.»
«Si vous voulez arrêter de fumer, allez voir votre pharmacien, votre pharmacienne, renchérit-il. On va être en mesure [de vous proposer] le bon produit qui va vous aider à arrêter cette mauvaise habitude.»
Écoutez l’entrevue dans la vidéo ci-dessus