Hydro-Québec: Michael Sabia lance des flèches à Trump
«La seule manière de négocier est d'une position de force, surtout face à un intimidateur», lance-t-il


David Descôteaux
Le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, voit en Donald Trump un «intimidateur» dont les politiques énergétiques vont dans la mauvaise direction.
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«Trump dit toujours: drill, baby, drill. Ça, c’est le bruit. Mais nous ne pouvons pas laisser le bruit nous distraire des tendances lourdes, des vrais signaux», a dit M. Sabia à la tribune du Cercle canadien de Montréal mercredi, en faisant référence aux grandes entreprises américaines qui investissent de plus en plus dans les énergies renouvelables.
«En bout de ligne, les États-Unis choisissent d’aller à contre-courant du reste du monde», a soutenu le dirigeant.
Avec Trump, ce sont des menaces de tarifs, d’annexion de pays souverains «et, à court terme, une période d’une imprévisibilité radicale», a-t-il affirmé devant un millier de personnes.
«Alternative extrême»
«La seule manière de négocier est d’une position de force, surtout face à un intimidateur, et le président des États-Unis est un intimidateur. Il faut montrer que nous sommes prêts à tenir tête, tarif pour tarif. La force, c’est ce que les gens à Washington comprennent», a poursuivi le PDG d’Hydro-Québec.
«À court terme, en mars, nous allons très probablement faire face à des tarifs sur l’acier et l’aluminium, possiblement des tarifs généralisés de 25%. Soyons clairs, on se trouve au début d’une négociation inévitable et potentiellement très longue», a-t-il ajouté.
Trump constitue une «alternative plus extrême», résultat d’une classe moyenne américaine qui se sent abandonnée, a-t-il dit.
Lors de la période de questions, M. Sabia a évoqué la stratégie «de déstabilisation» du président, tout en laissant entendre que celle-ci manque parfois de cohérence.
«Encore cette semaine, Trump y est allé de certaines propositions, disons... surprenantes. Ça vient de quelque part, mais je ne sais pas où», a-t-il dit, provoquant des éclats de rire parmi la foule.
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