SAAQclic: si personne ne savait, tout le monde aurait dû savoir


Marie-Eve Doyon
Le constat qui semble se dresser des audiences publiques tenues par le juge Gallant au sujet de SAAQclic, c’est que tout le monde savait, mais personne ne voulait voir.
L’excuse qui veut que c’est la SAAQ qui a floué les députés ne tient plus la route.
Pauvre personnel politique
La parade des fonctionnaires et attachés politiques devant le juge Gallant n’intéresse probablement pas la majorité des Québécois. Pour eux, cette enquête est bien loin du prix du beurre, et c’est tout à fait compréhensible.
Mais pour qui a déjà travaillé dans un cabinet de ministre, le téléroman est à la fois fascinant et sidérant.
Par moments, c’est comme regarder un accident de voiture au ralenti.
La valse des acronymes, les millions dépensés sans trop d’inquiétude, les commandes politiques à la machine, la lourdeur et l’opacité des communications, tout y est pour pousser les cyniques à enjamber le précipice pour se lancer dans la désillusion.
Ce qu’on sait toutefois
L’État ne devrait pas être géré à coups de «napperons».
Un projet informatique d’une telle complexité et d’un tel coût ne devrait pas être confié à un conseil d’administration paqueté d’amis et de béni-oui-oui.
Un remaniement ministériel sous un même gouvernement ne devrait pas entraîner la symphonie des déchiqueteuses, ce seul fait est terriblement inquiétant.
Des attachés politiques payés près de 100 000$ par année devraient au minimum demander de l’aide s’ils n’ont pas le temps d’ouvrir les pièces jointes de leurs courriels.
Un ministre ne devrait jamais utiliser une adresse de courriel personnelle pour traiter des dossiers importants et confidentiels.
Geneviève Guilbault a raison d’être en beau ta*** d’avoir été envoyée au gibet par le boys club. J’ai toujours admiré la communicatrice redoutable qu’elle est. Son courriel cinglant de décembre 2024 n’est pas fortuit.
Elle savait que si elle tombait, elle emporterait le château de cartes avec elle.