SAAQclic: il est où, le scandale? Il n’y a pas de scandale!
Richard Martineau
Savez-vous ce qui est écœurant avec le scandale de SAAQclic?
Ce qui est odieux, révoltant?
C’est que ce n’était pas perçu comme quelque chose de grave par les gens responsables.
Un pépin, c’est tout.
Comme ça arrive souvent.
Que voulez-vous, avec de gros projets comme ça, c’est normal que parfois, on l’échappe.
Comme a dit Guy Morneau, l’ex-président du conseil d’administration de la SAAQ: «Quand bien même ça coûterait 50, 100, 200 millions de plus, ce n’est pas ça qui va empêcher la Terre de tourner. Parfois, les dépassements de coûts sont inévitables. Il ne faut pas s’en surprendre.»
Bref, pas de quoi déchirer sa chemise.
Business as usual.
Pourquoi vous vous énervez?
Moi, c’est ça qui me tombe sur le cœur.
Cette nonchalance. Cette insouciance.
Cette légèreté.
Comme si on nous disait: «Vous ne comprenez rien, plus un projet est gros, plus on a de chances de dépasser le budget!»
Comme si c’était nous, le problème.
L’argent des autres
Ça a coûté 1,1 milliard de dollars?
Et après? Ça aurait pu coûter pas mal plus!
À la limite, estimez-vous chanceux!
De bas en haut et de haut en bas, personne n’a capoté en voyant la facture gonfler.
Au lieu de demander des comptes aux administrateurs de la SAAQ et aux responsables du projet, les membres du conseil d’administration (dont l’unique mission, rappelons-le, est de s’assurer que la société d’État qu’ils sont censés surveiller est bien administrée) se sont empressés d’étouffer l’affaire!
Des gens qui étaient payés 82$ l’heure demandent à être payés 350$ l’heure? Pas de problème! Payons!
«Moi, ce que je veux savoir, c’est si ce dépassement de coût était évitable, a dit monsieur Morneau. Mais si c’était inévitable, il faut vivre avec.»
Heu...
C’était «inévitable» que des consultants payés 82$ l’heure voient leurs tarifs quadrupler pour effectuer la même job?
Ça en dit long sur l’insouciance avec laquelle les cadres de la fonction publique gèrent notre argent!
Je peux vous dire que moi, si les gars qui rénovent mon balcon depuis deux semaines demandent soudainement à être payés quatre fois le prix sur lequel on s’était entendu, je vais trouver ça sacrément «évitable»!
Je ne vais pas me contenter de hausser les épaules en disant: «Ah ben, coudonc...»
Je vais sortir le contrat qu’on avait signé et je vais les menacer de poursuite!
Faut dire que c’est moi qui paierais la facture!
Alors que les bonzes de la SAAQ, eux, ne dépensent pas leur argent.
Mais l’argent des autres.
Alors, bof.
Surtout que «les autres», on ne les connaît pas personnellement. C’est la masse. Le troupeau.
Ils n’ont pas de nom, pas de visage.
Facile de fourrer une personne quand tu ne la regardes pas dans les yeux.
La doctrine JMF
Quand ils ont finalement mis SAAQclic en ligne, ils n’ont même pas pris la peine d’installer des antivirus sur tous les serveurs!
Seuls 50% de ceux-ci étaient protégés!
Alors que cette plate-forme contenait les données sensibles de tous les automobilistes, tous les camionneurs et tous les motocyclistes de la province!
Savez-vous comment on appelle ça, en bon québécois?
JMF.
«Je m’en fous!»
C’est 1,1 milliard de dollars pour une job de cochons.
La firme privée qui a obtenu ce contrat s’en foutait. Les consultants de cette firme s’en foutaient. Les cadres de la SAAQ s’en foutaient. Les membres du CA s’en foutaient.
Et ça, c’est juste la SAAQ.
Comme m’a dit le chroniqueur économique Francis Gosselin à QUB l’autre jour, je serais curieux de voir comment ça se passe dans les autres sociétés d’État.
Quelque chose me dit que c’est la même culture qui prévaut.
Pige dans le plat de bonbons. Quand il n’en restera plus, on va le remplir à nouveau.
Pour vous, c’est un scandale.
Pour eux, c’est juste comme ça que ça se passe, c’est tout.
J’imagine qu’au début, quand tu arrives, tu trouves ça bizarre comme façon de procéder.
Mais tu t’y fais.
Et après un bout de temps, tu trouves ça tout à fait normal.
Et tu te dis: «Bof, c’est pas ça qui va empêcher la Terre de tourner...»
VIVRE JUSQU’À 150 ANS?
Selon Demis Hassabis, grand patron de l’IA chez Google, l’intelligence artificielle va révolutionner le secteur de la santé.
«L’IA va nous permettre de guérir toutes les maladies humaines d’ici 2035-2040», croit-il.
Dario Amodei, PDG d’Anthropic, une entreprise américaine spécialisée en IA, partage son enthousiasme.
«Les systèmes que nous construisons apprendront plus vite que n’importe quel chercheur humain et découvriront des traitements que nous n’aurions jamais pu imaginer seuls, a-t-il dit au journal Le Figaro. Bientôt, on mettra l’équivalent de milliers de prix Nobel scientifiques dans un seul serveur informatique. Je parie que l’espérance de vie humaine atteindra 150 ans d’ici 2037.»
Faudra-t-il repousser l’âge de la retraite à... 100 ans?
DEUX PARENTS SEULEMENT!
Le ministre Simon Jolin-Barrette va contester un jugement de la Cour supérieure qui affirme qu’un enfant peut avoir plus de deux parents reconnus.
Je suis 100% d’accord avec lui.
C’est bien beau, les droits des parents. Mais qu’en est-il des droits des enfants?
C’est déjà assez dur de se séparer lorsqu’on est deux parents, imaginez s’il y en avait trois ou quatre!
Comment va-t-on encadrer la garde?
L’enfant va se promener entre trois ou quatre maisons?
Une décision éclairée de la part de notre ministre de la Justice!
«JE SUIS AU-DESSUS DES LOIS!»
Trump voudrait que le président puisse jouir de tous les pouvoirs puisqu’il a été élu, contrairement aux juges qui sont nommés.
C’est mal comprendre comment fonctionne une société démocratique!
Les élus ne sont pas au-dessus des lois, ils ne peuvent pas faire tout ce qui leur chante. Ils peuvent agir... à l’intérieur du cadre défini par la Constitution et les lois de leur pays! Comme n’importe quel citoyen.
Gagner des élections ne te donne pas tous les droits!