SAAQclic: François Legault et les limites du pouvoir de communiquer


Philippe-Vincent Foisy
Le gouvernement de François Legault a été un très bon gouvernement de communication, mais les limites ont été atteintes pour la population.
Les talents de communicateur de Christian Dubé, Bernard Drainville, Geneviève Guilbault et plusieurs autres ministres leur ont permis d’aller chercher l’adhésion de la population à plusieurs reprises.
Par contre, après sept années au pouvoir, à l’heure des bilans, il ne reste plus grand-chose. Surtout que la CAQ avait promis d’être, avant tout, une équipe de gestionnaires et d’hommes d’affaires aguerris.
En santé, le temps d’attente aux urgences est pire qu’ailleurs au pays, les listes d’attentes s’allongent et les médecins de famille restent inaccessibles.
En éducation, on jongle encore avec des compressions, même s’il manque toujours des professionnels, dont des enseignants.
Un bel exemple de communication: on se contente d’écoles «sécuritaires». Lire ici que les jeunes ne vont pas se blesser malgré l’état lamentable de l’établissement.
Un autre exemple: le ministre répète que le gouvernement a augmenté les budgets comme jamais, dépassant même les coûts de services, mais il ne dit pas qu’une partie des augmentations n’ont servi qu’à remplacer la baisse de la taxe scolaire.
D’autres fiascos à venir?
François Legault a livré une belle performance devant la commission Gallant.
Mais une grande question demeure: y a-t-il d’autres fiascos comme SAAQclic qui s’en viennent?
Les coûts de construction explosent. On l’a vu encore cette semaine avec des hôpitaux et des CHSLD.
Un entrepreneur qui m’a demandé de rester anonyme m’a écrit que les gestionnaires responsables des projets au gouvernement ne comprennent tout simplement pas ce qu’ils font. On perd du temps, on planifie mal et il manque de concurrence.
De gros joueurs monopolisent le marché.
C’est la même chose en informatique!
Les coûts explosent dans les gros dossiers et les retards s’accumulent. On ne parle même pas de la souveraineté de nos données, qui s’en vont dans les nuages des grandes sociétés américaines.
Les ministres doivent poser plus de questions!
Qui est redevable?
La CAQ a aussi créé des agences et des sociétés d’État, comme Santé Québec ou Mobilité Infra Québec. Comment assure-t-on l’imputabilité de ceux qui vont dépenser les milliards en fonds publics?
Alors que François Legault s’apprête à remanier de fond en comble son cabinet, il devra se demander quelles sont les vraies priorités. Bien communiquer dans l’espoir d’être réélu ou gouverner, même si les résultats prennent plus qu’un an à se concrétiser.
Quand on regarde comment son gouvernement a géré la fin du projet Northvolt, annoncée exactement cinq minutes après le début du témoignage du chef de cabinet de François Legault devant la commission Gallant, on peut penser qu’il choisira encore la première option.
Un autre exemple: en annonçant son remaniement ministériel plus de deux mois à l’avance, il a essayé de faire oublier ses difficultés dans Arthabaska, mais il a mis la machine administrative au ralenti pendant des semaines... Pas très pratique pour livrer des résultats.