SAAQclic: éloge de l’incompétence

Sans surprise, le rapport de la vérificatrice générale est lapidaire. Le projet SAAQclic, à l’image de tous les projets informatiques du gouvernement, est un fiasco.

«On nous a floués», «On nous a menti», «Nous n’avons rien vu aller». La seule spécialité du gouvernement dans le domaine des technologies, c’est la déresponsabilisation.

Une longue liste d’échecs

En matière de contrats informatiques, la norme est devenue le dépassement de coûts.

Souvenez-vous du merveilleux projet SAGIR, appelé «Ça Chire» par les fonctionnaires. On n’ose même plus s’interroger sur le coût total de sa réalisation ou les délais encourus.

Et le fameux RENIR! Faites-moi donc rire. Le Réseau national intégré de radiocommunications devait tellement faciliter les communications entre les différents services d’urgence au Québec. J’ai quitté la politique active en 2010, le projet avait déjà pris le proverbial champ, et, ma foi, il semble toujours s’y enliser.

En 2022, Le Journal rapportait que des consultants étaient payés 1000$/l’heure pour tenter d’avancer le dossier.

SAAQClic n’est que le plus récent des scandales informatiques, mais le bureau de la vérificatrice générale ne cesse de se pencher sur les TIC, les technologies de l’information et de communications, pour toujours arriver aux mêmes conclusions.

Quand l’incompétence est une culture

La réalité est pourtant simple. Le gouvernement du Québec ne dispose pas des compétences pour piloter de grands projets technologiques. Les meilleurs partent au privé et reviennent comme consultants la semaine suivante.

Ça ne date pas d’hier, c’est le pactole des firmes informatiques. Les SAP, CGI, DMR, LGS, EBR et IBM font leur pain et leur beurre des projets sans gouvernail payés par nos taxes.

Et n’allez pas me dire qu’Éric Caire, il connaît ça, l’informatique!

Tant que l’on confiera au privé la mission de nous élaborer des projets dont on va aussi confier la réalisation et le suivi aux mêmes joueurs, on va continuer de se faire f...louer.