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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Attaque de l'Halloween à Québec: une vidéo troublante présentée au jury

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Nicolas Saillant | Journal de Québec

2022-04-12T15:26:08Z
2022-04-12T20:50:19Z
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Une vidéo troublante d’une quinzaine de minutes montrant les allées et venues de Carl Girouard à bord de son véhicule et ensuite à pied lors de son parcours meurtrier a été présentée aux membres du jury.

C’est le patrouilleur du Service de police de la Ville de Québec Vincent Giguère qui a eu la tâche, au lendemain du drame, de recueillir toutes les images disponibles de l’accusé, alors qu’il arrive à Québec. 

On voit le véhicule de marque Saturne une première fois vers 21 h 18 au moment où il se trouve sur la Grande Allée et qu'il tourne vers le Musée national des beaux-arts, pour prendre le rond-point et revenir sur Grande Allée, en direction est. 

La voiture passe ensuite sous la porte Saint-Louis et se dirige derrière le Château Frontenac, près du consulat américain, où elle s’immobilise quelques instants. 

Le véhicule reprend ensuite la route et revient dans le quartier Montcalm, avant de retourner sur la Grande Allée, en direction est, à 22 h 04, et de descendre la rue Saint-Louis pour se stationner devant le Château Frontenac. 

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Parcours meurtrier 

C’est à ce moment que Carl Girouard sort de son véhicule, son katana en main, qu'il entre dans l’arche d’entrée du Château Frontenac, qu'il passe devant l’accueil et revient devant la place d’Armes, où se trouve Rémy Bélanger, qui a été blessé par Girouard. L’attaque, très graphique, est filmée par une caméra de surveillance du Château Frontenac. 

Le tribunal a rendu une ordonnance de non-publication sur la séquence où la première victime, François Duchesne, est attaquée mortellement. L’image provient de la même caméra, celle du Château Frontenac, mais l'événement se déroule près de la rue du Trésor. 

Tantôt au pas de course, tantôt en marchant, Girouard traverse ensuite une partie du Séminaire de Québec et s’assoit pendant une quinzaine de secondes près de la rue de la Vieille-Université, avant de reprendre son chemin, rue des Remparts. C’est à cet endroit qu’il fait sa deuxième victime, Suzanne Clermont, 61 ans.

Écoutez la chronique de Karine Gagnon au micro de Sophie Durocher sur QUB radio : 

L’attaque n’est pas filmée, mais on voit l’assaillant faire quelques pas de course, le sabre devant lui, avant de quitter l’écran. Cette deuxième séquence est aussi frappée d’une interdiction et ne peut être montrée publiquement. En après-midi, l’analyse de cette vidéo se poursuivra. 

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Cet avant-midi, le travailleur social qui a suivi l’accusé pendant neuf mois en 2015 a évoqué sa vision du «monde idéal». 

Contre-interrogé par l’avocat de Girouard, le travailleur social Charles-André Bourduas a raconté avoir eu un total de neuf rencontres avec l’accusé, dont une à sa résidence. Quelques semaines plus tôt, c’est à ce travailleur social que Girouard avait confié «avoir un plan de tuer des gens avec une épée de façon aléatoire». 

À son domicile, l’employé du CLSC a discuté avec l’accusé de l’épée qui se trouvait dans sa chambre ainsi que d’un tableau représentant une tempête. L’accusé dit toutefois à son interlocuteur que ce n’est pas cette épée qu’il utiliserait pour commettre son coup d’éclat, mais une autre qu’il achèterait sur internet. 

Lors de la discussion, il est aussi question des souffrances de l’accusé. Ce dernier répond alors: «La souffrance est temporaire, mais l’honneur est pour toujours.»

«Est-ce qu’il n’avait pas une fascination pour une époque lointaine?», a demandé au témoin Me Pierre Gagnon. Le travailleur social a alors parlé d’une vision du «monde idéal» de l’accusé, où il y aurait: 

- une moins grande population; 

- pas d’armes à feu;  

- moins de pollution; 

- de l’amour et du partage. 

Le travailleur social n’avait pas la possibilité d’émettre un diagnostic sur la situation, mais il a remarqué que ses propos «avaient un certain aspect délirant». Il écrit aussi dans son rapport qu’il «semble avoir des fixations obsessionnelles». 

Une discussion a eu lieu aussi avec un psychiatre et un médecin pour rediriger vers un guichet en santé mentale celui qui, le 31 octobre 2020, est l’auteur de deux homicides et de cinq tentatives de meurtre. 

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