La vie d'un ex-habitué des salons de bronzage est devenue «un enfer» en raison du soleil
L'homme doit fréquemment se faire retirer des masses


Jérémy Bernier
Un acteur habitué des salons de bronzage dans sa jeunesse voit sa carrière être constamment compromise par des masses cancéreuses qu’il doit se faire retirer du visage chaque année en raison d’une surexposition aux rayons UV.
«Quand j’étais jeune, je me disais qu’un blond aux yeux bleus, bronzé, ça pognait. Mais aujourd’hui, je paie le prix. [...] C’est l’enfer», déplore Dany Tremblay, qui s’est confié au Journal pour sensibiliser la population aux dangers des rayons ultraviolets (UV).
Depuis 15 ans, l’acteur québécois de 55 ans qu’on a pu voir notamment dans STAT, Escouade 99 et Les jeunes loups voit des masses indolores apparaître sur son corps, notamment sur son visage.
Tous les trois mois, il rencontre un dermatologue pour vérifier la progression de ces bosses qu’il doit se faire retirer quelques fois par année. Depuis février, il s’adonne aussi à la chimiothérapie en raison d’un développement rapide de la maladie.
«Une fois, ils ont dû me brûler 16 masses à l’azote liquide dans le visage en même temps. J’avais l’impression de passer au feu, j’ai failli perdre connaissance», raconte l’homme.

Abus de bronzage
Ces masses appelées carcinomes sont des types de cancers de la peau qui, s’ils ne sont pas traités rapidement, peuvent se propager et détruire la peau, les tissus et les os.
La plupart du temps, elles surviennent lorsque l’ADN d’une personne est endommagé en raison d’une exposition aux rayons UV du soleil ou du bronzage artificiel.
C’est justement ce qu’il s’est passé dans le cas de M. Tremblay, qui avoue avoir abusé des salons de bronzage pendant plus de 25 ans dans sa jeunesse.
«J’y allais six jours sur sept, sans parler de l’exposition au soleil à outrance. C’est certain que je le regrette», confie-t-il, ajoutant s’être fait retirer plus d’une centaine de masses depuis 15 ans.

Des rôles perdus
Si sa vie n’est pas menacée, comme il est suivi régulièrement, il ne pourra jamais en guérir. Une situation qui nuit à sa carrière, selon le comédien qui a notamment dû avoir une greffe de peau pour réparer son nez dernièrement.

«Comme je travaille avec mon visage, j’ai perdu plusieurs rôles à cause de ça. Le maquillage ne peut pas toujours cacher des cicatrices d’opération ou les rougeurs de la chimiothérapie», explique-t-il.
«J’espère juste que mon histoire permettra d’éviter à d’autres personnes de se retrouver dans la même situation que moi», poursuit-il.

Des cancers de la peau communs
Carcinome basocellulaire
- Représente de 75 à 80% de tous les cas de cancer de peau
- Prend naissance dans les cellules basales (ronde) de la couche externe de la peau
- Apparaît le plus souvent sur la tête, le visage et le cou
- Se développe lentement
- Peut se développer largement et profondément dans la peau et détruire peau, tissus et os, si non traité.
Carcinome spinocellulaire
- Représente 20% de tous les cas de cancer de peau
- Prend naissance dans les cellules squameuses (plates) de la partie externe de la peau
- Peut se développer dans des couches plus profondes de la peau et se propager, devenant éventuellement mortel, s’il n’est pas traité
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Les deux types de carcinomes surviennent à 90% des cas lorsque l’ADN d’une personne est endommagé à la suite d’une exposition aux rayons UV du soleil ou d’un bronzage artificiel.
Source: Société canadienne du Cancer et Skin Cancer Foundation
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