Sa version contredite à la commission d’enquête sur SAAQclic: c’est un dur coup pour la crédibilité de Geneviève Guilbault

Geneviève Guilbault avait hâte de donner sa version des faits dans la gestion de SAAQclic, mais c’est une importante contradiction sur ce qu’elle savait qui a été exposée.

Il y avait des trous dans le témoignage du ministre François Bonnardel, jeudi, et il faudra y revenir bientôt.

Par contre, c’est la version de l’actuelle ministre des Transports quant à sa connaissance des dépassements de coûts qui a été passée à la moulinette.

Elle a répété au début de son témoignage qu’elle a appris les dépassements de coûts liés au bordel de la SAAQ seulement lors de la publication du rapport du VG, en février 2025.

Or, la société d’État lui a remis les informations détaillées du budget gonflé en juin 2023.

La question était même à l’ordre du jour d’une rencontre avec le PDG de l’époque, Éric Ducharme.

Aucun souvenir

Elle a dit n’avoir aucun souvenir que le sujet a été abordé, devant un commissaire Gallant décidé à ne pas la laisser s’en sortir si facilement.

«C’est assez clair, là», a martelé Denis Gallant en pointant le document remis à la ministre.

«La SAAQ a annoncé ses couleurs [...], vous ne pouvez pas dire que vous n’avez pas eu l’info», l’a-t-il encore sermonnée.

Sans expliquer pourquoi elle s’en était tenu jusque-là à plaider l’ignorance, la ministre s’est alors défendue en insistant sur le fait qu’elle n’a pas voulu cacher quoi que ce soit.

Certains ne croiront pas cette version.

Possible que Geneviève Guilbault ait su, mais qu’elle ait refusé de l’admettre lorsque le rapport du VGQ a été publié, de peur d’être blâmée pour la facture hors de contrôle.

Il faut dire qu’à son arrivée aux Transports, à l’automne 2022, le projet était déjà très près de sa livraison.

Aveuglement?

Possible aussi que la ministre, spécialiste des communications en situation d’urgence, se soit tellement concentrée sur le rétablissement des services de la SAAQ à la population, qu’elle ait porté peu d’attention à l’évolution du budget.

Parce que ça, on ne peut pas le lui enlever.

Il est vrai qu’elle a pris le taureau par les cornes et s’est démenée pour que les Québécois cessent de grelotter dans des files d’attente alors que les bonzes de la SAAQ dormaient au gaz, en pleine crise.

Donc, elle savait pour la facture et s’est tue, ou elle ne l’a pas vue passer, bien qu’on lui ait mise sous les yeux.

Seule sa conscience le sait.

Mais dans les deux cas, sa crédibilité s’en trouve entachée.

Et ce, à l’aube d’un remaniement ministériel crucial pour François Legault.