Sa fille tuée dans une collision: «Cette route va nous hanter longtemps»
L’enfant de 10 ans est décédée aux côtés de son père, sur la route 117, à Lac-Saguay, le 6 juillet dernier


Valérie Gonthier
Une mère dont la fille de 10 ans a péri la semaine dernière dans une collision mortelle sur la seule route se rendant à son Abitibi natale est terrifiée à l’idée de repasser devant le lieu du drame.
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«Cette route va nous hanter longtemps, jusqu’à ce qu’on soit nous aussi au ciel. Pour les prochaines années, c’est certain que je ne serai jamais capable de faire le chemin seule», a lancé Isabelle Boisvert.
Le 6 juillet, sa fille, Rose, a perdu la vie dans une violente collision sur la route 117 à Lac-Saguay, dans les Laurentides.
La petite de 10 ans était en compagnie de son père, Guillaume Renault, qui est aussi décédé. Ils revenaient d’une fête familiale en Abitibi.
Il pleuvait abondamment au moment du drame et le véhicule des victimes aurait fait de l’aquaplanage avant de happer de plein fouet un camion cube qui arrivait en sens inverse.

Plus tard ce soir-là, Isabelle Boisvert a aperçu un véhicule de police se stationner devant chez elle.
«Je savais que ce n’était pas une bonne nouvelle», lance la mère.
Rendre hommage à Rose
On lui a annoncé les décès de sa fille et de son ex-conjoint. Elle a aussi dû aller identifier sa petite.
Elle a ensuite tenu à se rendre sur les lieux du drame, «pour voir, pour comprendre».
Sur place, les traces de pneus étaient encore visibles.

«J’ai fait une crise de panique sur le bord du chemin, une policière qui passait par là est arrêtée et elle a tout de suite compris que j’étais la maman de l’enfant décédée la veille», explique-t-elle.
Mme Boisvert y a déposé une petite branche à laquelle elle a accroché un toutou.
Elle compte y installer plus tard une croix, en l’honneur de sa fille.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Depuis le décès de Rose, une pluie de messages déferle pour lui rendre hommage.
«Je me rends compte que ma fille avait un réseau social beaucoup plus développé que je pensais », lance la mère, qui décrit l’enfant comme une «boule d’énergie».

Plusieurs amis de Rose, tant de l’école que de la gymnastique et du baseball, sont grandement affectés par le drame, constate Mme Boisvert.
Choc financier
Elle-même a l’impression de vivre dans un mauvais rêve.
«Moi ma fille est partie avec son père et elle n’est jamais revenue. Ça fesse», insiste-t-elle.
Le choc est certes émotif, mais il est aussi financier.
Pour l’aider, une amie a organisé une campagne de sociofinancement.
La femme de 45 ans se retrouve en effet sans assurance vie pour sa fille et sans assurance salaire.
Elle n’a eu droit qu’à deux journées d’absence payées, prévues par les normes du travail. Ironiquement, son conjoint actuel, qui n’est pas le père de l’enfant, a droit à cinq jours en raison de sa convention collective.
«Deux jours, ce n’est même pas suffisant pour encaisser le choc, pour passer au salon, aviser l’école, annuler les camps», déplore la mère de l’enfant qui devait amorcer sa cinquième année à la fin de l’été.
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