Sa fille disparue depuis plus de trois mois: le père de Laurie Desbiens refuse d'abandonner


Nicolas St-Pierre
Sans nouvelles de sa fille disparue depuis plus de trois mois au nord du Lac-Saint-Jean, un père lance un cri du cœur afin qu’elle ne tombe pas dans l’oubli et dans l’espoir d’obtenir de l’information permettant de la retrouver alors que la saison de la chasse va s’amorcer.
Le 22 mai dernier, Luc Desbiens recevait l’une des pires nouvelles pour un parent. Sa fille, Laurie Desbiens, qui avait 29 ans au moment des événements, manquait à l’appel à la suite d’une partie de pêche avec un ami dans le secteur du chemin Caribou dans la Zec Rivière-aux-Rats, au nord de Dolbeau-Mistassini.
La jeune femme aurait toutefois décidé de ne pas prendre part à l’activité et lorsque son ami est revenu à la camionnette, elle avait disparu.

«Ça a eu l’effet d’une bombe. Comme parent, c’est la dernière chose que tu veux entendre. Aujourd’hui, c’est un sentiment qui est difficile à expliquer. Je me sens vraiment impuissant, mais aussi frustré de ne rien savoir», a-t-il confié au Journal, en sanglots.
Continuer à vivre
Le plus difficile a toutefois été de reprendre son train de vie habituel puisque la situation, elle, n’avait rien de normal. Il avoue d’ailleurs être passé par toute une gamme d’émotions lors de son retour au travail, un mois après la mystérieuse disparation.
«J’avais arrêté de travailler pendant un mois pour les recherches, mais quand ça a été le temps de reprendre la routine, ce n’était pas facile. La première journée, j’arrêtais de travailler et je me mettais à brailler parce que c’était comme si je l’abandonnais», explique le mécanicien.
«Une fois ou deux par semaine, elle venait me voir au garage pour jaser un peu. Maintenant qu’elle n’est plus là, c’est comme s’il manquait quelque chose chaque fois que je rentre travailler», ajoute-t-il.
Un dernier adieu
Trois mois plus tard, alors que des recherches sont toujours en cours, il continue de s’accrocher et espère un jour revoir sa fille. C’est d’ailleurs pourquoi il a accepté de se confier au Journal.
«Si j’accepte de témoigner comme ça, c’est pour m’assurer qu’elle ne tombe pas dans l’oubli. C’est vraiment important que les gens contactent la police s’ils détiennent de l’information, aussi petite qu’elle soit, parce que pour l’instant, on est dans le néant total.»

Il ne se fait toutefois pas d’illusion et est conscient que les chances de retrouver sa fille en vie rétrécissent chaque jour.
«Je ne veux pas abandonner parce que, même si en dedans de moi, je sais qu’elle est probablement décédée, je veux qu’on retrouve son corps pour qu'on lui fasse un dernier adieu», a-t-il renchéri.
Une lueur d’espoir
Ce dernier se dit toutefois encouragé par la saison de la chasse qui arrive à grands pas, puisque les chasseurs seront nombreux à circuler dans le secteur, ce qui pourrait contribuer aux recherches.
«Les gens vont se promener énormément à pied, en VTT et vont être aux aguets, donc c’est certain que j’ai une belle lueur d’espoir pour les prochains mois [...] Il ne reste plus qu’à se croiser les doigts», a déclaré M. Desbiens.
D’ici là, il continue à faire des recherches, tout comme la Sûreté du Québec, qui était toujours sur le terrain cette semaine.
