«On s'est dit qu'on s’aimait»: sa fille de 21 ans décédée tragiquement aux Éboulements

Les proches de la jeune femme de 21 ans qui est décédée lors d’un accident de la route dans un «secteur dangereux» aux Éboulements, le week-end dernier, se réconfortent en se disant qu’ils ont au moins pu lui dire qu’ils l’aimaient avant son départ tragique.

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«La veille, on s’est dit qu’on s’aimait et qu’on avait hâte de se voir. Au moins, elle est partie en le sachant», souffle Karen Otis en entrevue avec Le Journal.

Sa fille Noémie Boivin se rendait chez elle après son quart de nuit comme préposée aux bénéficiaires au Centre d’hébergement de Baie-Saint-Paul lorsque le drame s’est produit, samedi matin.

Vers 9h, la jeune femme de 21 ans, qui circulait sur la route 362 en direction est, a dévié de sa voie pour percuter un VUS dans une courbe, près du chemin de Cap-aux-Oies. Si les occupants des deux véhicules ont été grièvement blessés, seule M^me Boivin a succombé à ses blessures.

M^me Otis, aussi préposée aux bénéficiaires dans le même édifice que sa fille, venait quant à elle de commencer son quart de travail lorsqu’on lui a annoncé la triste nouvelle.

«Je me suis effondrée à terre en criant et en pleurant toutes larmes de mon corps. Ça ne pouvait pas m’arriver, c’était un cauchemar...», raconte-t-elle avec émotion.

Un secteur à risque

Le chemin emprunté par la jeune femme n’était pas le plus rapide pour se rendre chez elle, à Clermont, mais elle adorait faire ce trajet pour longer le fleuve, explique sa mère. Cette décision lui aura finalement été fatale.

La courbe où l’accident est survenu est «dangereuse», estime le maire des Éboulements, Emmanuel Deschênes, bien qu’il n’y ait eu aucune collision mortelle à cet endroit auparavant, selon lui.

«Cette courbe-là a un petit “kick” traître. Il suffit d’arriver un peu trop rapidement ou d’être un peu moins attentif pour être déporté dans l’autre voie. On le voit souvent», explique-t-il.

Questionnée sur les circonstances de l’événement tragique, la Sûreté du Québec (SQ) souligne qu’aucune thèse n’est écartée pour le moment.

Un dernier au revoir

D’après ses proches, Noémie Boivin était une personne de caractère, rassembleuse, avec le cœur sur la main. Ses amis lui ont rendu hommage par dizaines sur les réseaux sociaux.

«Elle voulait toujours s’assurer que le monde aille bien autour d’elle. Elle était vraiment unique», témoigne son frère, William Gilbert.

Le soir de l’accident, le maire de la municipalité a d’ailleurs demandé une minute de silence à l’ouverture du Carnaval des Éboulements pour soutenir la famille dans cette épreuve.

«Je sais ce qu’ils traversent en ce moment. Je voulais leur montrer qu’on était derrière eux», souligne M. Deschênes, qui a lui-même perdu son neveu de 16 ans dans un accident de la route à Petite-Rivière-Saint-François, en juin 2023. 

Ce samedi, un convoi composé des proches de Noémie Boivin se rendra sur les lieux de l’accident pour faire une envolée de ballons à sa mémoire en guise d’au revoir.