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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Sa conjointe décédée sur l’autoroute 20: elle ne doit pas être «juste une statistique»

Nicholas Lepage en compagnie de sa conjointe, Arianne Dubé, et de leur fils, Mathéo.
Nicholas Lepage en compagnie de sa conjointe, Arianne Dubé, et de leur fils, Mathéo. Photo COURTOISIE
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Photo portrait de Nicolas St-Pierre

Nicolas St-Pierre

2024-11-16T05:00:00Z
2024-11-16T15:40:31Z
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Un an après le décès tragique d’Arianne Dubé à la suite d’une collision mortelle sur l’autoroute 20 entre Mont-Joli et Rimouski, son conjoint se dit frustré de voir que Québec continue de «jouer avec des vies humaines» en refusant d’élargir l’autoroute malgré une recommandation en ce sens de la coroner au dossier.

«On fait notre possible pour continuer à avancer, mais c’est certain que ça aiderait de savoir qu’elle ne restera pas juste une statistique. Ça ferait du bien si ça pouvait bouger un peu», a confié Nicholas Lepage au Journal lors d’une entrevue réalisée peu avant le triste anniversaire de l’accident, survenu le 16 novembre 2023.

En dépit des nombreuses tentatives pour faire valoir l’élargissement du tronçon, actuellement constitué de voies uniques qui se font face, le ministère des Transports devrait plutôt soumettre ses conclusions pour l’ajout de voies de dépassement dans les prochaines semaines.

«Ce n’est pas ça le problème. Arianne, son accident est arrivé dans une voie de dépassement justement. Ce n’est pas compliqué, on a fait une autoroute d’une voie de chaque côté, mais ça roule 100 à 120 km/h et parfois plus. Ça ne pardonne pas et il faut que ça change», a renchéri le veuf, père du jeune Mathéo, 2 ans et demi, qui a perdu sa mère.

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À quel prix?

Rappelons que dans son rapport déposé en juin, la coroner Monique Tremblay affirme qu’Arianne Dubé, qui aurait eu 29 ans cette année, serait probablement toujours en vie si l’endroit avait été mieux aménagé et qu’un terre-plein aurait permis d’éviter une collision mortelle.

«S’ils n’agissent pas alors qu’il y a un décès suivi d’une recommandation du coroner, qu’est-ce que ça va prendre? Ils n’agiront tout simplement jamais. Est-ce qu’on est vraiment en train de compter combien vaut une vie humaine?» s’insurge le père, qui craint d’autres tragédies comme la sienne sur ce tronçon où 25 personnes ont perdu la vie entre 2004 et 2022.

La députée interpellée

Il déplore d’ailleurs que la députée caquiste de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina n’ait toujours pas pris le temps depuis un an d’entrer en contact avec lui pour lui présenter ses condoléances ou lui expliquer la décision de son gouvernement de ne pas aller de l’avant avec l’élargissement du tronçon.

«C’est la seule politicienne de la région qui ne nous a pas souhaité ses sympathies ou contactés pour parler du dossier. Comment est-ce qu’on peut espérer que ça bouge quand la députée du comté n’est même pas intéressée par ce qui se passe chez elle?»

«Tout ce qu’on demande pour le moment, c’est un engagement à le faire, mais on semble préférer laisser planer le doute», a-t-il conclu.

Pour sa part, la députée, qui est également ministre des Ressources naturelles et des Forêts, a tenu à préciser que le gouvernement ne ferme pas la porte à élargir le tronçon entre Mont-Joli et Rimouski à quatre voies.

«L’accident qui a coûté la vie à cette jeune femme est une tragédie. [...] Ce que ma collègue Geneviève Guilbault a demandé à ses équipes, c’est de trouver des solutions qui amélioreront la sécurité de la route plus vite qu’un vaste projet d’élargissement sur 45 km», a-t-elle mentionné dans une déclaration.

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