La fenêtre d’opportunité des Oilers se referme vite: s’il veut gagner la coupe Stanley, Connor McDavid doit partir d’Edmonton


Jonathan Bernier
Si Connor McDavid souhaite gagner la coupe Stanley et être entouré de l’aura d’immortalité qui accompagne cette conquête, il devra poursuivre sa carrière sous d’autres cieux.
Car l’avenir n’est pas reluisant chez les Oilers. La fenêtre d’opportunité, celle qui détermine le nombre d’années au cours desquelles une formation peut aspirer aux grands honneurs, se referme avec une telle vigueur que c’en est dangereux pour les doigts.
Au mois d’octobre, les Oilers miseront sur une formation vieillissante. Huit joueurs amorceront la prochaine campagne en étant âgés d’au moins 32 ans. Un groupe dans lequel on n’a pas inclus Corey Perry, qui deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet.
Parmi eux, Mattias Ekholm et Adam Henrique auront 35 ans, Evander Kane, 34 ans, Zach Hyman, 33 ans, et Ryan Nugent-Hopkins, 32 ans.
Si la banque d’espoirs était bien garnie, on se dirait que c’est tel que tel. On dirait que le sang neuf viendra éventuellement remplacer celui qui commence à manquer d’oxygène.

Mais ce n’est pas le cas. Dans son désir de mettre sur pied la formation qui rapporterait la coupe au Canada après trois décennies d’absence, Ken Holland, le prédécesseur de Stan Bowman, a dilapidé pas mal tout ce qu’il avait comme choix de repêchage potables.
Depuis 2020, les Oilers n’ont parlé que sept fois lors des trois premiers tours de la séance de sélection. Sept fois sur une possibilité de 15. Ce ne sera pas plus reluisant la semaine prochaine à Los Angeles.
À moins que Bowman ne bouge, les Oilers n’auront que trois droits de parole (troisième, sixième et septième rondes). À une exception près, les choix disparus, encore une fois, ont été échangés par Holland.
Que fait Stan Bowman?
L’actuel directeur général des Oilers, embauché le 24 juillet de l’an dernier, a donc hérité d’une sorte de cadeau empoisonné. Au lieu de graver son nom sur la coupe dans un poste de DG pour la quatrième fois de sa carrière (les trois premières fois, c’était avec les Blackhawks en 2010, 2013 et 2015), il se retrouve avec une formation qui a du plomb dans l’aile.
Sauf qu’il s’est lui-même assis sur ses deux mains.
À commencer par la fois où, à peine quelques semaines après son arrivée, il a refusé d’égaler les offres hostiles que les Blues ont déposées devant Philip Broberg et Dylan Holloway.
Les deux jeunes prometteurs de 23 ans se sont entendus sur des contrats de deux saisons. Holloway a accepté une offre de 2,29 M$ par saison (ce n’est pas avec ça qu’une équipe se ruine).
Broberg, quant à lui, a accepté 4,58 M$. Puisque c’est un peu plus que les 3,9 M$ que touchait Evan Bouchard, on peut se demander si ce n’est pas ce qui a fait reculer Bowman.
Cela dit, la hiérarchie aurait été chamboulée pour une seule saison. Bouchard deviendra joueur autonome avec compensation dans 12 jours. On dit que son prochain contrat pourrait valoir autour de 10 M$.
Sauf que si McDavid part, vaut-il vraiment ça?
Priorités mal placées
Bowman est également demeuré oisif en ce qui concerne ses gardiens. Comment pouvait-il croire qu’il était possible de rafler les grands honneurs avec Stuart Skinner et Calvin Pickard devant le filet?
D’ailleurs, l’organisation n’a aucun homme masqué dans son réseau. Il n’y aura rien de bon, non plus, sur le prochain marché des joueurs autonomes. Pour régler son problème, Bowman devra donc se tourner vers une transaction.
Toutefois, il s’est possiblement lui-même mis des bâtons dans les roues. Apparemment, les Oilers sont sur le point d’annoncer qu’ils se sont entendus avec Trent Frederic pour les huit prochaines saisons (3,85 M$ par année). Une décision qui, selon le site CapWages, placerait les Oilers à 8,715 M$ sous le plafond salarial (ce qui n’inclut pas la prochaine entente de Bouchard).
Allô, les priorités.
Disons que ce n’est sûrement rien pour convaincre McDavid de poursuivre l’aventure à Edmonton au-delà de la dernière saison de contrat qu'il lui reste.