«Autiste, amour et amitié»: s'épanouir en dehors de la bulle familiale

Frédérique De Simone | Agence QMI
Malgré la difficulté à établir des liens sociaux et à décoder des sous-entendus, les personnes autistes ont autant besoin d’amour et d’amitié qu’une personne neurotypique pour s’épanouir à l’extérieur du cocon familial.
Et c’est justement ces aspects qui seront sous la loupe du nouveau volet Autiste, amour et amitié, cette série documentaire à succès, qui succède à Autiste, bientôt majeur et Autiste, maintenant majeur.
Alors que les thématiques avaient déjà été abordées dans les saisons précédentes, cette saison tout le côté relationnel sera mis de l’avant, tout comme les différents niveaux d’implication de chacun. Il sera aussi question du rôle des parents, de la vision de l’amour, de l’amitié et sans oublier la sexualité qui a aussi une résonance importante auprès des protagonistes.
«On voulait, cette fois, voir les participants interagir plus qu’en parler», a indiqué Charles Lafortune, producteur de la série diffusée sur MOI ET CIE.
«Cette saison nous a permis ça. Et d’entrer dans les familles. Il y avait quelque chose de plus contextuel que descriptif. [Dans les saisons passées] on abordait un côté plus sombre: les enjeux liés à la fin de l’école, le trou noir administratif, le milieu hospitalier – quitter le CHU Sainte-Justine et trouver un médecin pour adulte, notamment -, mais il y avait quelque chose de plus lumineux dans amour et amitié, dont on avait besoin», a poursuivi le père de Mathis.
De nouveaux visages
Cette saison de nouveau visage se sont ajouté au générique d’ouverture, dont Richard, 42 ans, qui tente avec sa conjointe d’avoir un enfant, Anissa, 19 ans, qui commence de plus en plus à penser à l’idée de se faire un compagnon et Mégane, 21 ans, qui vient tout juste de rencontrer une jeune femme avec qui elle espère bâtir une relation amoureuse.
Il y a aussi William, 22 ans, et François, 30 ans, tous deux à la recherche du grand amour.
Sophie Prégent, la mère de Mathis, ira de son côté à la rencontre des mères pour parler de la réalité d’être parent d’un enfant diagnostiqué dans le spectre de l’autisme. Sans tabous, elle abordera la surcharge de travail qui accompagne leur quotidien, la dépression, la culpabilité de placer son enfant et l’importance de se retrouver. Elle se confira également sur sa propre expérience, et sur l’apparition tardive de l’épilepsie de son fils.
Autiste au travail
Mathis, Laurent, Malika, Élie, Eliott, Raphaël, Charles-Antoine et Maëlle, seront également de retour cette saison, accompagnés de leur famille et de leurs défis quotidiens.
Pour Maëlle, avec qui l’Agence QMI s’est entretenue, l’amour est encore un mystère et une zone peu accueillante, mais les amitiés sont toujours les bienvenues.
Après avoir gradué du secondaire, le marché du travail est pour elle une nouvelle occasion de socialiser et de créer des liens. Son travail à la pharmacie lui a notamment permis de se créer un cercle d’amis à elle.
Pour sa mère, Catherine Kozminski, les gens avec un trouble envahissant du développement représentent par ailleurs une excellente solution pour pallier le manque de main-d’œuvre dans certains domaines où les tâches sont répétitives, par exemple. «On peut faire la différence en intégrant la différence sur le marché du travail. Les autistes sont des gens loyaux, ponctuels, qui veulent s’impliquer», a-t-elle souligné.
À la fois drôle et touchante, la nouvelle saison Autiste, amour et amitié, produite par Pixcom, s’installe sur MOI ET CIE le 9 février à 19h30.
Des projets pour la Fondation Autiste & majeur
Dans le nouveau volet Autiste, amour et amitié, il sera question, parallèlement aux histoires des protagonistes, du développement du centre de jour amélioré auquel la Fondation Autiste & majeur va contribuer avec les autres partenaires.
Avec le projet du Centre d’autisme À pas de géant, évalué à 52 millions $, pour lequel 45 millions $ ont déjà été amassés, on entend créer un centre d’excellence en autisme qui comprendrait l’école À pas de géant, spécialisée dans les troubles du spectre de l'autisme (TSA), un centre de diffusion pour les parents et les spécialistes, et un laboratoire vivant, notamment pour la recherche universitaire.
La première pelletée de terre du Centre d’autisme À pas de géant a eu lieu en décembre dernier au Technopôle Angus, à Montréal.
Il serait, au Canada, le plus gros centre spécialisé en autisme où les adultes pourraient continuer d’apprendre et d’appliquer certains de leurs apprentissages, socialiser et recevoir une formation pour un éventuel travail.
«L’excellence en autisme au Québec c’est possible. De faire un modèle qui pourrait permettre aux autres nations de venir s’inspirer. Je suis tanné qu’on dise que les pays scandinaves sont donc bien merveilleux, ce serait le "fun" qu’il y ait un changement et qu’ils se disent: "hey au Québec, ils l’ont l’affaire"», a partagé Charles Lafortune en entrevue avec l’Agence QMI.